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Les Arabes : la cause et les défis

par El Yazid Dib

La cause est unique, nombreux sont les défis. Ils sont dans le sein du défaut d'unité. Quand les liens sont minés, il ne faut pas trop s'attendre à des amours passionnelles ou au temps des roses pour pouvoir les lever.

Il existe d'innombrables crises qui défavorisent en sourdine, parfois en clair, la relation arabo-arabe.

Dans certaines contrées, il ne subsiste de cette «arabité» qu'un discours creux et vaniteux. Toutes les têtes sont orientées vers l'Occident, quand la langue sur les podiums persiste à vanter l'histoire d'un patrimoine commun. Rendus civilisés par la grâce du baril, ceux-ci ont de tout temps occupé les devants de la scène internationale, après avoir crevé celle qui les concerne. Défaites et victoires, échecs et réussites, tels des écussons de col, ont fait dorer ou assombrir le registre de leurs hauts faits. Entre Cordoue et Poitiers, les gloires s'estompent et le dur passage d'une position à une autre les terrasse entre Tsars et Yankees.

Les Arabes qui ont conquis des terres et des terres ne sont pas ceux des actuels. Ceux qui ont eu à faire évoluer les sciences, la médecine, les maths, les chiffres et l'astrologie n'avaient pas en tête le pouvoir familial. Il y avait une foi dans l'idéal, un objectif dans l'action. De nos jours, l'on fait dans l'obséquiosité et l'à-plat-ventrisme. La normalisation est maintenant instituée comme mode diplomatique où l'adhésion n'est qu'une trouille de perte de trône et de palais. Ils se sont fait des raisons bien à eux pour amadouer le fort et le puissant, fût-il en marge d'une Ligue arabe désunie ou d'un congrès d'El Qods désarticulé ou d'un sommet qui ne s'érige jamais en sommet. En fait, l'Arabe est un verbe qui ne se conjugue qu'au passé simple. Toujours infinitif, quelquefois impératif. Un verbe qui subit l'action et oublie le défi. Son être semble seulement dans le paraître.

C'est une éloquence et une parole, une poésie et des amourettes. Ce qui se passe en Palestine n'est pas par humanisme une affaire exclusivement arabe. L'élan de solidarité exigible n'est pas aussi à contenir uniquement dans un esprit religieux ou ethnique.

La Palestine est une affaire humaine, universelle. Le bouddhiste, l'athée, le communiste, le libéral, l'anarchiste aussi y sont intéressés. Y compris le juif. Infinis, les défis sont là. Ils viennent se dresser telle une haie infranchissable, face aux différents canevas politiques qu'implique la nation arabe.

Le concept de ralliement et d'allégeance provoque dans une adversité pseudo-fraternelle, des remous alternatifs quant aux options d'un pays par rapport à un autre. Rares sont ces pays qui s'entendent pour mieux n'entendre que la voix du maître. La cause n'est pas Hamas, qui n'est pas la Palestine, c'est Ghaza et tous les territoires occupés.