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Un créneau à investir

par Abdelkrim Zerzouri

Peut-on explorer les moyens pour faire de l'Algérie une destination touristique médicale avec l'aide et le soutien de pays concurrents qui ont une large avance dans ce domaine ? On serait tenté de dire ‘oui' au regard de ce qui est attendu par les organisateurs du Congrès international de la santé et du tourisme médical (IHTC), premier du genre, dont les travaux ont débuté lundi dernier à Alger, avec la participation d'experts et de spécialistes de différents pays leaders dans ce domaine. Clairement, les organisateurs présentent ce congrès comme «une opportunité pour les participants à cette rencontre, venus de plusieurs pays, dont la Tunisie, la Jordanie, l'Inde et la Turquie, en vue d'échanger les expertises et les expériences qui permettent de développer ce genre de tourisme et contribuer au développement socioéconomique du pays». L'idée en elle-même est porteuse d'un bon projet, mais pour ce qui est du comment le réaliser, on serait trop crédules de croire que d'autres pays puissent nous transmettre leur savoir-faire sur un plateau. Dans la filière touristique d'une manière globale, la concurrence est très rude. Chaque pays promeut son tourisme local à travers un marketing très offensif pour attirer chez lui le plus grand nombre possible de touristes, voire tous les touristes si on le pouvait, ce qui est de bonne guerre, excluant toute possibilité de coopération visant le renforcement du tourisme dans un autre pays autre que le sien. La devise concerne pratiquement toutes les activités économiques, technologiques, industrielles, agricoles..., on ne donne rien pour rien. D'où la question de savoir est-il utile de vulgariser «les atouts touristiques dont dispose l'Algérie et qui peuvent en faire une destination touristique médicale par excellence» auprès de pays comme la Turquie, la Tunisie ou la Jordanie, qui exploitent toutes leurs capacités pour faire de leur destination touristique médicale un attrait concurrentiel sur les plans de la prise en charge des patients, du coût et de l'efficacité des traitements médicaux prodigués par rapport à d'autres pays ? L'Algérie compte «280 sources thermales et 1.600 établissements hôteliers d'une capacité d'accueil de 151.000 lits à l'échelle nationale, ainsi que 3 centres de thalassothérapie, outre la programmation de 22 projets pour la réalisation de nouveaux centres le long du littoral national». Ce qui fait d'elle un sérieux concurrent dans le domaine du tourisme médical, pouvant à l'avenir réduire à zéro le nombre d'Algériens qui se rendent chaque année dans leurs cliniques et détourner la clientèle venant d'autres pays. Maintenant, ne serait-on pas mieux avisés de promouvoir l'investissement étranger dans ce domaine, en lieu et place de la recherche d'une expertise étrangère en l'état brut, pour atteindre l'objectif de faire de l'Algérie une «destination attractive dans le domaine du tourisme médical», au regard des progrès que connaît le pays dans différents domaines connexes ?