Des voix officielles occidentales ne cessent pas de seriner que la démocratie est en danger. A force de répéter le constat, en l'affublant de multiples théories on a de plus en plus l'impression qu'elle est une résine fluide que l'on placarde selon les convenances contradictoires et un outil de service pour une vente guidée. En somme, un couteau suisse corvéable à merci selon les intérêts et les idéologies.

Entre la dictature et ce que l'on laisse entendre par démocratie l'espace est réduit. La majorité y trouve quelques comptes et la minorité n'accepte pas un injuste départage de la peine et de la misère qu'elle traite de diktat. Certes, il a bien fallu trouver une recette pour contenter le plus grand nombre d'êtres pour tenter de donner un sens à la justice et à l'équité. Mais on s'aperçoit que les remèdes idéologiques choisis mènent à des situations sans issue. Pour preuve, les incessants déboires du monde démontrent que les inégalités entre les hommes tiennent à demeurer insolubles. Le pouvoir exercé par le peuple et pour le peuple a été depuis longtemps confiné avec la supercherie car il a toujours été régi par les confrontations des idéologies contraires, la plupart guidées par les intérêts opposés.

Chaque idéologue supposé démocrate voit midi à sa porte sans jamais arriver à la finalité du contentement populaire. La classique alternance occidentale entre les droites et les gauches politiques a gardé en tenaille les populations prisonnières d'un yo-yo sans fin. Peu de pays à l'image de la Suisse ont pu cuire des omelettes sans casser des œufs mais au prix fort allant jusqu'à s'obliger à la votation sur le ramassage des ordures ménagères.

Les craintes portées sur la démocratie sans cesse affirmées ne signifient-elles pas au juste qu'elle n'a jamais existé ? Même si la question ainsi présentée pourrait prendre pour les bien-pensants les contours d'un blasphème.