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«L'injustice
historique» contre l'Afrique concernant son exclusion des sièges permanents au
sein du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) est-elle
en voie d'être réparée ? Les Etats-Unis viennent d'afficher leur soutien à la
création de deux sièges permanents au Conseil de sécurité des Nations unies
pour les Etats africains et d'un siège à rotation pour les petits États
insulaires en développement, selon les déclarations de l'ambassadrice des
Etats-Unis auprès de l'ONU, Linda Thomas-Greenfield. Intimement
liée à la réforme globale de l'ONU revendiquée par de nombreux pays, dont
l'Algérie, la question de «l'omission flagrante» d'une représentativité
africaine effective au sein du Conseil de sécurité fait débat depuis de longues
années, et elle semble avoir trouvé écho favorable auprès des Etats-Unis, l'un
des cinq membres permanents du Conseil de sécurité aux côté de la France, le
Royaume-Uni, la Russie et la Chine, avec dix autres membres élus par
l'Assemblée générale pour un mandat de deux ans. La Chine et la Russie
étant acquises à l'idée d'accorder une représentativité permanente au sein de
cet organe onusien, ne reste que la France et le Royaume-Uni à dire leur mot à
ce sujet, qui ne peut pas dévier de la position des Etats-Unis, pour aller vers
la concrétisation de la réforme du Conseil de sécurité.
Un pas qui exige la modification de la Charte fondatrice de l'ONU, et qui doit passer par l'approbation et la ratification par les deux tiers de l'Assemblée générale, y compris les cinq pouvoirs de veto actuels du Conseil de sécurité. Il ne reste, donc, qu'à engager le processus de la réforme du Conseil de sécurité. Une petite réforme, puisque l'ambassadrice des Etats-Unis a tenu à préciser que «Washington ne soutient pas l'extension du droit de veto au-delà des cinq pays qui le détiennent», mais un grand pas est franchi dans ce cadre cloisonné depuis plusieurs décennies. Pourquoi cette bonne attention des Etats-Unis envers l'Afrique ? L'administration américaine le considère comme un héritage du président Biden, qui termine son mandat à la fin de l'année 2024, selon les déclarations de l'ambassadrice US auprès de l'ONU, mais il faut également voir dans ce geste une certaine volonté américaine de reprendre pied dans un continent où la Chine et la Russie ont beaucoup gagné en influence. Et que peut signifier l'élargissement du Conseil de sécurité d'un, de deux, de trois ou même de dix sièges si le droit de veto reste entre les mains de cinq pays membres ? Ce qui fait dire à certains observateurs que la véritable réforme de cet organe passe par l'acquisition du droit de veto par tous les membres permanents ou le transformer en vote des membres permanents. Dans cette vision, le chemin est long pour arriver à une réforme réelle du Conseil de sécurité. Mercredi dernier, le SG de l'ONU a lancé une énième plaidoirie en faveur de la réforme du Conseil de sécurité qui correspond exactement, a-t-il relevé, «à la situation après la Seconde Guerre mondiale». Faut-il encore attendre une autre guerre mondiale pour espérer changer ce topo ? |
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