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Quelles solutions arabes ?

par Abdelkrim Zerzouri

A quoi s'attendre de cette 162e session ministérielle du Conseil de la Ligue arabe, au niveau des ministres arabes des Affaires étrangères, tenue hier au Caire ?

L'ordre du jour de cette session comporte des dossiers cruciaux, à l'image de la Cause palestinienne, en particulier l'agression des forces sionistes contre les territoires palestiniens et les graves violations contre la ville occupée d'El Qods, ainsi que les visées expansionnistes d'Israël, la sécurité hydrique dans le monde arabe, la crise du barrage Enahdha, la crise au Yémen, la guerre au Soudan, la situation en Libye et autres points relatifs aux affaires sociales, aux droits de l'Homme, aux questions économiques, au maintien de la Sécurité nationale, à la lutte contre le terrorisme, au développement du système arabe de lutte contre le terrorisme, à la réforme et au développement de la Ligue des Etats arabes, ainsi que les rapports des Commissions permanentes chargées des Affaires administratives, financières, juridiques et des droits de l'Homme.

A noter que cette session a vu la participation de la Turquie et de l'Union européenne (UE), l'une et l'autre partie voulant contribuer aux solutions des crises qui secouent la région du monde arabe.

Dans ce contexte, le représentant de l'UE a clairement indiqué, à propos de la Cause palestinienne, qu'il n'est pas possible d'aller vers une solution à deux Etats tant que le gouvernement israélien est sous l'autorité de l'équipe Netanyahu. Que reste-t-il alors à proposer pour mettre fin aux souffrances des Palestiniens et stopper l'allant génocidaire du gouvernement Netanyahu ? Attendre jusqu'à ce qu'il soit remplacé au gouvernail par l'opposition israélienne, qui semble pencher vers le cessez-le-feu à Ghaza ?

Alors que le représentant de la Turquie a proposé une solution prête à l'emploi, à savoir : la constitution d'une alliance islamique contre Israël. Une proposition qui s'inscrit en droite ligne de la déclaration faite par le président turc Recep Tayyip Erdogan, lors du Sommet extraordinaire conjoint arabo-islamique de l'Organisation de la coopération islamique (OCI) et de la Ligue arabe, en novembre 2023, soutenant « qu'il est impossible de parvenir à la paix régionale, en négligeant la Cause palestinienne ou en tentant d'ignorer les droits du peuple palestinien. Nous soulignons que l'initiative de paix arabe, soutenue par l'Organisation de la coopération islamique et la Ligue arabe, est une référence essentielle à cette fin ». Tant qu'une alliance arabe contre Israël souffre de l'engourdissement de plusieurs pays, notamment les signataires des accords d'Abraham, et tant que la ville sainte El Qods concerne les musulmans du monde entier, une alliance islamique pourrait s'avérer plus efficace pour faire fléchir l'entité sioniste. En attendant sur quoi se mettront d'accord les pays arabes pour faire pression sur Israël et l'amener à arrêter la guerre génocidaire à Ghaza, ainsi que d'autres dossiers concernant des crises entre pays arabes ou sévissant dans des pays arabes.