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Et voilà !

par Abdelkrim Zerzouri

Le taux de participation préliminaire à l'élection présidentielle, annoncé par le président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) après la fermeture des bureaux de vote à 20h, est de 48,03%, au niveau national et de 19,57%, pour la Communauté nationale établie à l'étranger. C'est ce qu'on scrutait à la fin du déroulement de l'opération de vote, à travers le pays, et il faut dire que ce taux a été apprécié d'une manière outrageusement tendancieuse par ceux qui n'y ont pas trouvé leur compte.

Ceux qui s'attendaient à une faible participation n'ont pas manqué de souligner en gras que le taux de participation est sous les 50%, alors qu'on pouvait dire proche, très proche des 50%. Clairement, on cherche à véhiculer un message qui laisse entendre que le taux de participation est faible. Certains y sont allés tout droit, en soutenant contre toute logique que la participation au scrutin était faible. D'autres se sont montrés étonnés de la hausse du taux de participation aux dernières heures du scrutin, insinuant un gonflage de la participation, alors que si gonflage il y avait, on aurait eu dans cet esprit la possibilité d'élever ce taux au moins jusqu'à 55 ou 60%, tant qu'on y est, mais rien de cela n'a été imaginé.

Les chiffres concernant le taux de participation reflètent la réalité et la hausse de la participation en fin d'après-midi est également une réalité indiscutable qu'on avait tout loisir de constater à travers les centres de vote. L'argumentaire concernant la faible participation est en fait d'une faiblesse qui laisse voir une perturbation des idées, toutes faites, face à ce qu'on n'attendait pas, une participation relativement appréciable quand on connait combien l'abstentionnisme s'est ancré dans les comportements des Algériens, qui peut effectivement donner lieu à de longues dissertations, dont celle optimiste sous l'optique d'un certain engouement des électeurs reflétée à travers une participation importante, du moins plus importante que ce qu'on a l'habitude de voir.

Une reprise progressive de la confiance des Algériens en l'acte de voter ? Cela reste à vérifier lors de prochains rendez-vous électoraux. Mais on est plus convaincu de la reprise de confiance en l'acte de voter quand on voit certains commentaires ou comptes-rendus sur la présidentielle du 7 septembre... qui sont allés s'étaler sur l'élection présidentielle de 2019 et rappeler le faible taux de participation enregistré lors de cet événement. Parce qu'on n'a pas trouvé quoi dire pour discréditer cette présente élection présidentielle où la participation appréciable, cette fois-ci, a faussé tout ce qu'on s'est préparé à dire. Enfin, ils peuvent avoir une petite consolation avec le faible taux de participation des électeurs algériens à l'étranger. Un titre pas accrocheur ? Certainement. Car personne n'a cru bon de s'y attarder, mais il doit l'être pour la classe politique algérienne, incitant à plus d'efforts pour effacer la mauvaise influence que se sont taillée certaines parties au sein de la Communauté nationale établie à l'étranger.