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La baisse de la natalité dans le monde occidental en
général, particulièrement en Europe et au Japon, inquiète les gouvernements et
les autorités religieuses. Parce que les solutions ne sont pas faciles à mettre
en œuvre pour rééquilibrer l'évolution démographique, en sus de graves
répercussions sur les équilibres sociaux et le développement économique qui
commencent à se faire ressentir dans ces pays, l'alarme est tirée « avant que
les dégâts ne deviennent irréversibles », tel que relevé dans un rapport de la
Commission européenne, daté d'octobre 2023. Le document ne manque pas de
recommander aux États membres « de prendre des mesures décisives », dont la
mise en place d'une «migration légale gérée» pour combler le nombre croissant
d'emplois, notamment.
Jeudi 5 septembre 2024, c'est le Pape François qui, devant le dynamisme démographique en Indonésie (qui compte 275 millions d'habitants), a dénoncé « la loi de la mort », entendre la loi qui autorise l'avortement, et tout autre moyen qui limite les naissances, vu comme « une limitation de la plus grande richesse d'un pays, qui est la natalité ». «Peut-être que certaines familles préfèrent avoir un chat, un petit chien, et pas un enfant», s'est indigné le chef de l'église catholique, qui vit en Italie, deuxième pays avec le plus de personnes âgées au monde, après le Japon. Alors que certains voient en l'explosion démographique dans des contrées sous-développées un malheur auquel il faut remédier en limitant les naissances, comme l'a suggéré le président Macron, en 2017, considérant que dans un pays (africain) qui compte encore sept à huit enfants par femme, vous pouvez décider d'y dépenser des milliards d'euros, vous ne stabiliserez rien, et aussi pour ne pas avoir à subir la pression des flux migratoires, la natalité pour le souverain pontife est la plus grande richesse d'un pays. Entre les deux discours, il y a des traits à codifier. Bien sûr, quand on fait face à une forte natalité ou quand on encourage la forte natalité, il faut avoir les moyens de sa politique pour garantir une vie décente à la population, et exploiter cette richesse humaine à bon escient. D'un autre côté, sur le plan du « dialogue » des religions, loin des considérations purement politiques et économiques exprimées par les gouvernements qui font face au vieillissement de leurs populations, c'est la crainte d'une hégémonie démographique mondiale des populations de confession musulmane, notamment, qu'on semble très mal digérer, en jalousant la natalité florissante dans des pays musulmans qui s'en sortent pas mal sur le plan économique, particulièrement en Asie. Ce n'est pas toujours le cas dans le monde musulman, où le mode de vie tranquille et tolérant dans les pays asiatiques n'est pas le trait commun à d'autres pays, mais craint-on que si le ciment de la religion colle bien, l'avenir pourrait déclasser la civilisation chrétienne ? L'histoire nous enseigne bien comment la civilisation musulmane est passée au déclin après un grand essor en matière sociale, scientifique et économique. Les causes du déclin peuvent différer d'une époque à une autre, et le vieillissement de la population semble tout désigné pour marquer les profondes mutations à venir. |
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