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En attendant l'affectation budgétaire d'un milliard de DA: L'étude d'échangeur en trémie du pôle Zabana fin prête

par Houari Saaïdia

Peut-on parler d'un problème d'accès au pôle urbain Ahmed Zabana ? A y regarder de plus près, il y a un peu d'exagération lorsqu'on dit que ce site est mal desservi. Les avis qui décrivent cet ensemble urbain comme étant un périmètre mal connecté n'ont d'égaux en subjectivité que ceux qui véhiculent en ce lieu même l'image d'une cité-dortoir. Plus juste serait de dire qu'il manque un échangeur via le 4e périph pour «améliorer» la situation, pas plus.

Les mots ont leur importance. L'ordre de priorité aussi. La ville nouvelle -toutes proportions gardées- à base de logements AADL et LPL à califourchon entre Oran et Misserghine est en état évolutif depuis sa création en 2015. Certes, près de dix ans après, on est bien loin des slogans et des belles formules sur l'urbanisme cohérent et la ville intelligente émis lors des premières séances de présentation à l'hémicycle du POS de la zone Ouest d'Oran qui allait accueillir ce pôle urbain de 1.340 hectares, 50.000 unités et 250.000 habitants, avec à la clé un schéma de mise en cohérence des politiques d'aménagement du territoire en matière d'habitat, d'infrastructures, de déplacements, d'implantations commerciales et de protection de l'environnement. De même qu'on est à mille lieues des effets d'annonce d'une méga-cité disposant de larges boulevards et de nombreux espaces verts et intégrant toutes les commodités d'une ville moderne dont un centre d'affaires, 4 jardins publics, un parc aquatique, un parc zoologique, un complexe sportif, 2 gares routières, un musée de l'urbanisme, un parc d'attractions, deux tours d'affaires et un cyberparc.

UN BESOIN, MAIS PAS UN BESOIN PRESSANT

Mais si, sans surprise, le pôle urbain Ahmed Zabana n'aura pas été finalement une copie conforme à sa maquette, il n'en aura pas été une pâle copie non plus. Il est dans l'entre-deux. Les architectes puristes et les passionnés du bon vivre dans les villes intelligentes plus adaptatives et efficaces à l'aide de nouvelles technologies s'appuyant sur un écosystème d'objets et de services, ne sont-ils pas renfermés dans leur petite bulle, coupés de la (dure) réalité crue marquée surtout par la terrible pression de la demande de logement et ses exigences implacables. Au demeurant, il y a à n'en point douter une certaine dynamique de développement, même si elle reste lente et à portée limitée, dans ce grand centre urbain avec l'émergence de nouveaux équipements publics (existants ou projetés) éducatifs, commerciaux, PTIC, sanitaires, culturels, sportifs… La connexion routière de ce pôle n'est pas en reste puisqu'elle s'est améliorée elle aussi au fil du temps, notamment avec la réalisation dans le cadre d'un projet d'aménagement mené par la DUCH d'une liaison autoroutière qui a joint cette cité à la RN2 reliant Oran et Misserghine via El-Hassi et les Amandiers. Avec en outre l'échangeur RN2 / 4e périphérique à hauteur du lieudit «Le Rocher» qui permet de basculer via une bretelle dans l'autre sens de la circulation sur la rocade et d'accéder ainsi à l'entrée du pôle ainsi que la bretelle qui bifurque de la rocade vers le CW 73 reliant Oran et Aïn El-Beïda, auxquels il faut ajouter un faisceau d'autres voies alternatives, on ne peut plus parler dès lors d'un problème d'accessibilité dans le cas du pôle urbain Ahmed Zabana, aussi bien pour sa partie AADL 1 que sa partie AADL 2, situées de part et d'autre de la rocade.

PROJET NON ENCORE INSCRIT POUR DES RAISONS DE PRIORITE

Cependant, la thématique liée au réseau routier n'a jamais été une question figée mais c'est quelque chose d'évolutive, de dispositif perfectible en fonction de nombreux paramètres intrinsèques et extrinsèques bien connus et c'est dans ce contexte qu'a germé l'idée ayant engendré le projet d'un échangeur en trémie sur le 4e périphérique en guise de voie d'accès direct à ce pôle. Par effet boule de neige, le dossier a pris de l'ampleur, devenant une matière première pour des revendications à répétition répercutées par des députés locaux devant le Parlement. Avril 2022, interpellé sur la question, le ministre des Travaux publics de l'époque, Kamel Nasri, affirmait en plénière à l'APN que son département s'attelait à inscrire cette opération lors des prochains programmes financiers. Le ministre a fait savoir par là même que la DTP de la wilaya d'Oran avait désigné un bureau spécialisé pour étudier la réalisation d'un échangeur en trémie pour desservir ce pôle urbain. Inscrit dans le cadre du Fonds national routier et autoroutier, le projet pourvu d'un budget d'un (1) milliard de DA pour une durée de réalisation estimée à 12 mois était déjà en souffrance en raison du manque en termes de dotations, selon les précisions du même ministre. Partiellement pris en charge par l'Etat par le biais de fonds propres de la wilaya d'Oran à hauteur de 255 millions de DA, une étude révisée et actualisée a été confectionnée par un BET par le biais de la DTP, qui attend toujours l'inscription de l'opération et l'affectation de l'enveloppe budgétaire pour passer à l'exécution.