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La langue française ne cesse de s'enrichir de termes et de
locutions pour qu'elle s'introduise elle aussi dans les paradoxes du nouveau
temps. Elle se plie à des contradictions inattendues pour s'adapter aux
circuits souvent escarpés que prennent les vivants.
Il y a de tout dans ces parcours qui restructurent avec douleurs ou avec bonheur les sociétés humaines. Du médical, de l'écologique, de l'économique, du politique, de l'alimentaire, du social et d'une longue chaîne allocutive pour ravaler les profils et les pensées d'un monde en marche. A chaque étape, on croit que la peine est gagnée pour qu'une autre vienne apporter la contradiction. Aussi, on ignore d'où est sorti le mot « surtourisme » répété avec insistance et véhémence aujourd'hui pour dénoncer un phénomène touristique maintenant honni, alors qu'hier encore on considérait ses attraits et ses profits comme une bénédiction divine. Ayant forgé la renommée et la grandeur de nombreuses villes et régions du monde, les touristes longtemps choyés, réclamés et attirés par la ruse et la prière sont maintenant traités de pestiférés. Les populations autochtones en Espagne, en Thaïlande, en France, au Portugal et en d'autres nombreuses contrées s'appliquent avec force à étêter les vagues touristiques de leur couronne édenienne et leur collent les maléfiques attributs des enfers. La nette impression est donnée de pas savoir au juste ce que l'on veut. L'écartèlement des sociétés entre les désirs et les rejets, entre le bien et le mal devient si large qu'il incite à déduire que la recherche d'un équilibre vital va demeurer sans fin. Qu'entre le bien et le mal le lien est figé et que le bonheur ne sera jamais débusqué. Là réside probablement le berceau des mots et des lexiques dans la quête d'une définition de la vie. Le surtourisme n'est qu'un détail des amalgames vécus. A la vérité, l'homme a de la peine à se résoudre à une imparable et seule réalité. Il est né pour mourir. |
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