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Voie littorale Arzew-Kristel via Cap Carbon: Promesse du ministre pour «activer» le dégel de la dernière tranche

par Houari Saaïdia

S'il y a lieu de faire un bilan sur la récente visite du ministre des Travaux publics et des Infrastructures de base, on peut dire avec assurance que la wilaya d'Oran aura tiré profit au maximum de cet évènement. Plus on a, plus on veut avoir. Et Oran peut légitimement en avoir plus pour la simple et bonne raison qu'elle a concrétisé tout ce qu'elle a déjà eu, tableau synoptique 2020-2024 à l'appui. C'est du moins la conviction des pouvoirs publics locaux. Lors d'une séance à mi-chemin entre l'exposé et le plaidoyer, sous le chapiteau installé sur la ligne d'effleurement port-pénétrante, se prévalant de taux «optimaux» en matière de consommation de crédits et de clôture des opérations sectorielles, tous chapitres confondus, les autorités locales par la voix du wali Saïd Sayoud ont revendiqué «encore plus». Et elles étaient en position de force à cet égard au regard des indicateurs-clés -quasiment tous au vert- du tableau de bord présenté par le DTP de la wilaya, Mohamed Medjdoub.

VISITE DU MINISTRE DES TP MISE À PROFIT

Y compris le maillon «entretien» du réseau routier, véritable baromètre d'évaluation pour le département de TP, avec comme taux de dégradation de la voirie de l'ordre de 11% au niveau de la wilaya d'Oran, «l'un des ratios les plus bas à l'échelle nationale», d'après le ministre du secteur, Lakhdar Rakhroukh, qui a attribué cela à «l'effort soutenu consenti localement dans ce registre en particulier» mais également au fait qu'«Oran dispose d'une faible proportion de chemins communaux» comparativement avec les chemins de wilaya, les routes nationales et les périphériques autoroutières. «A ce rythme-là, on va passer dans deux ans aux projets de choix à Oran», a prédit le ministre. Une distinction qui, conjuguée à l'effet éblouissant de la mise en service de la pénétrante du port d'Oran, qualifiée de «chef-d'œuvre» et de «projet-école» par le même ministre, a tendu la perche au wali Sayoud pour «revenir à la charge» et solliciter l'intervention du ministre pour l'inscription en faveur d'Oran d'un nombre d'opérations qui revêtent une importance de premier ordre. Il a cité en premier lieu le projet de la voie littorale Arzew-Kristel via Cap Carbon. «A ce jour, je ne comprends pas la décision du gel du dernier tronçon de cette route alors que les travaux avaient atteint un taux appréciable de 40%», s'est-il interrogé par-devant le ministre. Battant en brèche le bien-fondé de cette mise à l'arrêt d'un chantier qui progressait à pas cadencé, le wali d'Oran a étalé toute l'importance de ce projet, réclamant le dégel effectif de l'opération pour mener à bout cette Corniche-Est et la mettre en exploitation.

RETOUR À LA CHARGE PAR LE WALI

«Nous avons eu déjà l'accord de principe des hautes instances, mais nous attendons la notification de la décision d'inscription pour avoir la couverture financière et reprendre ainsi les travaux», a-t-il précisé. Réceptif, le ministre a promis de faire le nécessaire pour sa part pour activer la levée du gel sur la dernière section du projet afin de parachever la liaison et la mettre en service. Ayant longtemps figuré en tête de la nomenclature de la DTP au titre des opérations inachevées, le projet de Corniche «Arzewienne» attend toujours la levée du gel sur son dernier lot, un segment de près de 10 km, sur un tracé total de 60 km. Réaliser plus de deux tiers d'une route, à coups de plusieurs dizaines de milliards, puis geler le projet au nom de l'austérité budgétaire, cela porte un nom : le gaspillage. Le mot n'est pas assez fort dans le cas de la fameuse Corniche-Est, tant la décision de mettre au frigo ce chantier, alors qu'il en était à sa dernière ligne droite, frise l'insensé. Près de vingt ans après, c'est enfin la prise de conscience avec cette décision de dégel (encore faut-il attendre la notification officielle) du dernier bout manquant de ce projet structurant qui devra ouvrir des perspectives économiques en termes d'emplois et de services touristiques, développer le littoral-est d'Oran notamment de par son impact sur les zones d'extension touristique (ZET), permettre une seconde liaison entre Arzew en tant que ville, site portuaire et pôle pétrochimique, tout à la fois, et la ville d'Oran avec effet d'entraînement sur les localités côtières intermédiaires dont notamment Cap Carbon et Kristel.

DE NOUVELLES PERSPECTIVES POUR LA RÉGION

Pas besoin de sortir de Saint-Cyr pour comprendre que la priorité dans la budgétisation devait être accordée au parachèvement des programmes très avancés en termes de réalisation. Cela n'a pas toujours été le cas, le projet de la voie littorale Arzew-Kristel, doté d'une autorisation de programme (AP) de 300 milliards à la faveur d'un réajustement de l'AP initiale, en est un exemple édifiant. Pourtant, ce projet rentrant dans le cadre du PCSC 2005-2009 et dont l'étude a été effectuée par le CTTP, a vu sa 1e tranche sur 9,5 km réceptionnée fin 2010, ce qui laissait présager une bonne suite pour le reste de l'opération. Malheureusement, la 2e tranche, opération centralisée, est restée longtemps encre sur papier. Ceci alors qu'un troisième lot du chantier, long de près 4,5 km, qui part d'où prennent fin les deux premiers, en l'occurrence au PK 09 à hauteur de la montagne de Cap Carbon a, lui, plutôt traîné le pas. Quant au reste, la deuxième tranche de 8,8 km répartie en deux lots de 4,6 et 4,2 km respectivement, cela a été réalisé quoique après un gros retard.