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« Les feux de forêts
représentent un sous risque par rapport aux autres risques climatiques comme
les inondations, les séismes, la sècheresse ou encore la désertification, des
phénomènes naturels qui touchent pleinement notre pays », a indiqué, hier
mardi, le président du club algérien des risques majeurs, Abdelkrim Chelghoum.
Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Abdelkrim Chelghoum, a expliqué que depuis 1998, « notre pays perd chaque année entre 30 et 40.000 ha de forêts, avec un pic enregistré en 2021 quand plus de 150.000 ha de forêts et de couvert végétal ont été détruits en Kabylie et dans la région de Mila et El Tarf ». « D'année en année, on s'aperçoit que le problème ne se règle pas, puisque nous perdons 30.000 ha de forêts, chaque année, et la situation risque d'aller de mal en pis », a-t-il mis en garde. « La gestion des risques majeurs est divisée en trois zones : la zone verte, la zone rouge comme la Kabylie actuellement en proie à des incendies de forêts et la zone blanche, tout le problème est dans la prévention », a martelé le président du Club algérien des risques majeurs. « Pourtant la prévention est bien encadrée par la loi n° 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable, mais ces mesures préventives ne sont pas appliquées sur le terrain et tout le problème est là et pas ailleurs », a encore expliqué l'invité de la Radio. « L'urgence de l'heure est de mettre en pratique des mesures préventives basiques pour prévenir ou minimiser les dégâts occasionnés par les feux de forêts, surtout que nous avons des massifs habités comme en Kabylie ou dans les Aurès, la problématique est celle de donner un caractère contraignant aux mesures de prévention accompagnées d'une plus grande sensibilisation du citoyen », a argumenté Abdelkrim Chelghoum. Concernant les outils pratiques d'aide à la décision, « mettre en œuvre une cartographie multirisque est un pré-requis, de manière à permettre à toutes les autorités de la consulter à tout moment et prendre les décisions au bon moment », a indiqué l'hôte de la Radio, ajoutant que « l'autre priorité est celle de mettre en place des modèles numériques pour circonscrire le risque incendie, selon le degré de dangerosité ». Plaidant pour une révision de la stratégie globale adoptée par la direction générale des Forêts, le président du Club algérien des risques majeurs, a plaidé pour une réorganisation de toutes les institutions impliquées dans la gestion des risques majeurs, « une mission d'une grande priorité pour le prochain président de la République, avec la mise en place d'un organisme national de gestion des crises », a-t-il souligné. L'exemple californien Au sujet de l'idée de créer une Ecole supérieure dédiée aux risques majeurs, Abdelkrim Chelghoum, a rappelé qu'il a déjà proposé des masters ou des magisters en sciences des catastrophes avec un programme bien ficelé, en collaboration avec des universités étrangères spécialisées, « malheureusement, cela est resté lettre morte », a-t-il déploré. Ce dispositif « permettra d'avoir les ressources humaines comme les secouristes de catastrophes, le médecin de catastrophe, les ingénieurs de catastrophes et le journaliste de catastrophes qui doit gérer l'information, sans provoquer la panique générale », a-t-il ajouté. Étant riche en verdure et l'épicentre des incendies, la Californie, une zone à risques aux USA, s'impose, a-t-il expliqué comme « un modèle aux Algériens pour s'en inspirer, ils ont de l'expérience dans la lutte des incendies ». Pour prévenir les incendies, les Californiens « ont aménagé des dispositifs préventifs exemplaires comme des tranchées pare-feu, des pistes anti-feux, des campagnes de débroussaillage, devant chez soi, où le citoyen est étroitement impliqué pour sa propre sécurité. « La sensibilisation des citoyens est une obligation majeure, surtout que nous avons des massifs verts habités contrairement à la Californie », a-t-il conclu. |
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