Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Ghaza : Les enfants, premières victimes des attaques sionistes

par Mohamed Mehdi

Dimanche, 296e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint 39.324 martyrs et 90.830 blessés, a annoncé, hier, le ministère de la Santé de l'enclave.

« L'occupation a commis 3 massacres dans la bande de Ghaza, au cours des dernières 24 heures, faisant 66 martyrs et 241 blessés », a ajouté la même source.

Hier, l'armée sioniste a bombardé Rafah, Nuseirat, al-Bureij, mais surtout Khan Younes dont plusieurs zones ont été soumises à des barrages de feu. À Khan Younes, les forces israéliennes ont bombardé la ville de Bani Souhaila, le quartier de Cheikh Nasser, al-Qarara et Qizan an-Najjar où la mosquée Umm Habiba à été complètement détruite. Les bombardements sur le gouvernorat de Khan Younes ont commencé peu avant 7h du matin (heure locale de Ghaza) par des tirs d'artillerie et de l'aviation militaire. Avant 10h, l'hôpital Nasser avait déjà reçu les corps de 8 martyrs et plusieurs blessés. Un correspondant d'Al Jazeera a confirmé le martyr d'un enfant qui figurait parmi les blessés du bombardement israélien qui a visé une maison de la ville d'Abasan, à l'est de la ville de Khan Younes. Vers 13h30, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté que 3 palestiniens, dont un enfant, sont tombés en martyrs, dans un raid israélien visant les tentes de déplacés à l'ouest de Khan Younes. Dans deux autres bombardements sionistes signalés une heure plus tard par Al Jazeera dans la même région, un troisième enfant est tombé en martyr parmi 6 autres victimes.

Citant des sources médicales, le site web de la chaîne qatarie annonce, vers 14h40, un bilan provisoire de 15 martyrs dont les corps sont arrivés depuis l'aube de dimanche au complexe médical Nasser. Ce chiffre passe à 17 martyrs deux heures plus tard.

Le centre de Ghaza a été lui aussi bombardé plusieurs fois dimanche. En début de matinée. L'artillerie israélienne a ciblé les zones situées au nord-ouest du camp de Nuseirat. Ces attaques ont été suivies par des raids sur l'est du camp de réfugiés d'al-Bureij. A la mi-journée, un bombardement ciblant la zone industrielle « Al-Sinaa », au sud-ouest de la ville de Ghaza, a fait un martyr et plusieurs blessés.

Deux heures plus tard, des avions de l'occupation ont pris pour cible un appartement situé en face du ministère de la Jeunesse et des Sports dans le quartier d'Al-Nasr, au nord de la ville de Ghaza.

Hôpitaux de Ghaza: des blessés meurent faute de médicaments

La situation dans les hôpitaux de Ghaza se dégrade de plus en plus, offrant une image d'un « monde moderne » sadique qui se plaît à contempler des images de médecins incapables, faute de médicaments, de venir en aide à des blessés, en majorité des femmes et des enfants, qu'ils regardent mourir à même le sol », comme le décrit un journaliste sur le terrain.

« Des blessés meurent à l'hôpital Al-Aqsa à cause du manque de médicaments », a rapporté, hier, Hani Mahmoud, journaliste d'Al Jazeera English (AJE). « Les médecins regardent les blessés mourir sur le sol du service des urgences de l'hôpital Al-Aqsa de Deir el-Balah. Il y a un manque de médicaments et de fournitures médicales, ce qui laisse les médecins sans capacité d'intervenir et de sauver des vies », ajoute le journaliste.

« C'est le résultat des attaques d'hier contre une école à l'ouest de Deir-el-Balah (centre de Ghaza, ndlr). Un hôpital de campagne a été installé à l'intérieur de l'école, en coordination avec le CICR (Croix-Rouge), utilisé avant le transfert des patients et des blessés de l'hôpital Al-Aqsa. Il a servi d'établissement de soutien pour réduire la pression sur l'hôpital. Il a été attaqué, hier », rapporte encore Hani Mahmoud.

« Environ 120 blessés graves sont arrivés à l'hôpital Al-Aqsa », depuis la mi-journée de samedi et « au moins 36 personnes ont été déclarées mortes » dont « 15 enfants figurent parmi les victimes », « certains sont arrivés en morceaux dans des sacs en plastique, ils sont arrivés déchiquetés en raison de l'intensité des bombes et des éclats d'obus », affirme encore le correspondant d'AJE à Deir al-Balah. A Khan Younes, la situation n'est pas meilleure. « Un enfant est tombé en martyr hier des suites de ses blessures lors d'un bombardement israélien de la maison familiale survenu il y a quelques jours à Abasan al-Kabira, à l'est de la ville », ont rapporté d'autres journalistes d'Al Jazeera English.

Hier, Al Jazeera a diffusé des images terribles de cris de douleurs d'enfants gravement brûlés dans des explosions de bombes américaines lancées par l'armée israélienne sur les civils à Ghaza.

Cisjordanie occupée: 143 enfants martyrs et 440 blessés depuis octobre

Les civils en général, les femmes et les enfants en particulier, sont les cibles privilégiées de l'armée sioniste, hyper équipée technologiquement, à Ghaza mais également en Cisjordanie occupée.

Un document du Fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), rendu public le 22 juillet 2024, constate que le nombre d'enfants victimes de l'entité sioniste en Cisjordanie occupée « a explosé au cours des neufs dernier mois », au rythme hallucinant « d'un enfant palestinien tué tous les trois jours». «En moyenne, un enfant palestinien a été tué en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, tous les deux jours depuis octobre 2023, soit près de trois fois et demie plus qu'au cours des neuf mois précédents », rapporte l'organisation onusienne.

« Au total, 143 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, depuis octobre de l'année dernière, soit une augmentation de près de 250 % par rapport aux neuf mois précédents, au cours desquels 41 enfants palestiniens ont été tués.

Deux enfants israéliens ont été tués en Cisjordanie dans des violences liées au conflit au cours de la même période », ajoute le document, précisant, en outre, que « plus de 440 enfants palestiniens ont été blessés par des balles réelles ». L'UNICEF rappelle également que les enfants de Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, « sont exposés, depuis des années, à des violences horribles ». « La situation s'est considérablement détériorée, coïncidant avec l'escalade des hostilités à l'intérieur de Ghaza. Nous constatons de fréquentes allégations selon lesquelles des enfants palestiniens sont arrêtés alors qu'ils rentrent de l'école ou abattus alors qu'ils marchent dans la rue. La violence doit cesser immédiatement », a déclaré la directrice générale de l'UNICEF, Catherine Russell.

« Des victimes ont été signalées dans 10 des 11 gouvernorats de Cisjordanie », poursuit le document, notant que « plus de la moitié des meurtres ont eu lieu à Jénine, Tulkarem et Naplouse ». « Ces zones ont connu une augmentation des opérations de maintien de l'ordre de grande envergure et militarisées au cours des deux dernières années, ce qui indique un changement d'intensité et de portée ».

« Les tensions croissantes en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ont également un impact sur le bien-être physique et mental de milliers d'enfants et de familles, qui vivent désormais dans la peur quotidienne pour leur vie. Les enfants déclarent avoir peur de se promener dans leur quartier ou de se rendre à l'école », poursuit l'UNICEF.

Bien avant le 7 octobre 2023, les enfants de Cisjordanie occupée et de Jérusalem-Est, « étaient déjà exposés aux niveaux de violence les plus élevés depuis 20 ans », ajoute le document.