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Cher café!

par Abdelkrim Zerzouri

L'Etat va-t-il soutenir les prix du café à la suite de la hausse enregistrée sur le marché mondial ? Le café ne fait pas partie des produits dont les prix sont subventionnés par l'Etat, mais cette récente envolée des prix sur le marché mondial a contraint les pouvoirs publics à se pencher sur ce dossier qui s'avère sensible sur le plan de la consommation des citoyens. Et pour cause, l'Algérie est classée dans ce registre à la deuxième place en Afrique (derrière l'Ethiopie) et parmi les plus gros consommateurs de café, au niveau mondial, avec 120.000 tonnes de café consommées en Algérie durant la saison caféière s'étalant du mois d'octobre 2021 au mois de septembre 2022, selon un rapport de l'Organisation internationale du café, publié en avril 2023.

D'ailleurs, la récente hausse des prix du café sur le marché mondial, répercutée illico presto sur le marché intérieur, a provoqué une vague de colère des citoyens, au même titre que la hausse du prix de la tasse de café, qui est passé de 30 dinars à 50 dinars, voire plus dans certains établissements classés, en un laps de temps très court.

Le café fait partie, donc, des produits consommés régulièrement par les Algériens, jusqu'à l'addiction chez certains, et il fallait bien que les autorités se penchent sur le cas. Ainsi, dans le cadre du suivi continu de l'approvisionnement du marché en produits de large consommation et à la protection du pouvoir d'achat des citoyens, le café a été inscrit à l'ordre du jour d'une réunion interministérielle présidée par le Premier ministre, M. Nadir Larbaoui, samedi, pour prendre les mesures nécessaires face à la hausse des prix mondiaux du café et à ses répercussions sur le marché local. Et, à l'issue de cette réunion, plusieurs mesures ont été décidées, notamment l'accompagnement fiscal des opérateurs économiques en activité dans ce secteur, le plafonnement des marges bénéficiaires à l'importation et à la distribution en gros et au détail et l'affectation d'un circuit vert aux importateurs par les services des Douanes pour faciliter les procédures d'importation de ce produit, selon un communiqué des services du Premier ministre. Même s'il ne s'agit pas d'un soutien direct au prix du café, les pouvoirs publics ont engagé des actions pour amortir la hausse enregistrée sur le marché mondial, dans le cadre d'une disposition qui a été très utilisée, durant la période du confinement planétaire dû au Covid-19, entraînant une explosion inédite des prix de plusieurs produits, ce qui a offert aux ménages algériens une grande aise par rapport à d'autres. Reste maintenant aux opérateurs économiques du secteur concerné, dont bon nombre a pris part, aux côtés du président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA), à la réunion interministérielle consacré au prix du café, de garder une stabilité des prix sur le marché local suite aux mesures avantageuses qui ont été mises en œuvre par les autorités. Rien ne justifie plus la hausse des prix du café sur le marché local.