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Des dizaines de martyrs et 200 blessés : L'armée sioniste commet un autre massacre à Khan Younes

par Mohamed Mehdi

Lundi, 290e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 39.060 martyrs et 89.818 blessés, a annoncé hier le ministère de la Santé de l'enclave assiégée. Le ministère a ajouté que l'occupation a commis, la veille (dimanche) 3 massacres faisant 23 martyrs et 91 blessés.

Hier, la ministre belge des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, a déclaré que la décision de la Cour internationale de justice (CIJ) «condamne clairement les colonies en Cisjordanie occupée et doit être respectée et mise en œuvre». La ministre a également souligné que la seule solution est de «relancer le processus de paix pour garantir l'avenir des Palestiniens et des Israéliens».

Lundi, l'armée génocidaire israélienne a ajouté à son tableau des actions génocidaires contre les civils de Ghaza, un autre massacre commis, cette fois, à Khan Younes au sud de l'enclave, faisant des centaines de victimes, entre martyrs et blessés. Le massacre a duré plus de 12 heures sans qu'une voix, parmi les pays occidentaux qui soutiennent l'entité sioniste, ne s'est exprimée pour réclamer l'arrêt des bombardements ciblant les civiles. Hier également, l'armée israélienne a bombardé plusieurs autres régions de Ghaza, alors qu'une tente de journalistes dans les environs de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa à Deir al-Balah, dans le centre de l'enclave, a été bombardée.

La veille, dimanche, un convoi des Nations unies a été ciblé par des tirs d'armes automatiques.

Khan Younes : plus de 12h de bombardements

L'armée sioniste a mené, lundi, une incursion terrestre à Khan Younes, la 3e depuis le 7 octobre 2023. Quelques heures avant l'arrivée des chars et des transports de troupes, la région a été sous le feu des bombardements suivis d'un ordre de déplacement adressé à plusieurs centaines de milliers d'habitants de Khan Younes.

Dès 3h du matin (heure locale), les bombardements avaient fait plusieurs blessés transférés par les équipes de la Protection civile vers le complexe médical Nasser de la ville.

Vers 5h30, la Protection civile palestinienne annonce que l'ordre d'évacuation israélien «a touché plus de 400.000 personnes dans les zones orientales de Khan Younes».

Un journaliste d'Al Jazeera avait rapporté, plus tôt, que «les habitants n'avaient pas eu le temps de fuir car l'opération militaire israélienne avait commencé peu après le largage des tracts». L'armée israélienne a ordonné aux personnes déplacées dans des dizaines de quartiers de se diriger vers la zone d'Al-Mawasi à Khan Younes, déclarée comme «zone de sécurité», alors que des massacres avaient déjà eu lieu, récemment, dans cette zone et dans les mêmes conditions. Les attaques ont été menées par l'aviation militaire, les drones ainsi que l'artillerie. A 9h (heure locale), le nombre de martyrs était de 5, et de plusieurs blessés. Le ministère de la Santé de Gaza a rapporté que 14 martyrs, dont 6 enfants et 4 femmes, et plus de 36 blessés sont arrivés au complexe médical Nasser au cours des dernières heures. Le ministère de la Santé a annoncé, à 9h30, que le nombre de martyrs a atteint 14, dont 6 enfants et 4 femmes. Moins d'une demi-heure plus tard, le nombre de martyrs passe à 16, alors que les bombardements augmentent d'intensité. Le journaliste d'Al Jazeera a déclaré qu'il s'attendait à ce que le nombre de martyrs «augmente à mesure que les raids se poursuivent», soulignant que «la plupart des martyrs sont des enfants et des femmes».

A 10h10, le complexe médical Nasser à Khan Younes, lance un appel urgent aux citoyens à faire des dons de sang.

Des sources médicales ont déclaré à Al Jazeera, vers 10h49, que le nombre de martyrs avait atteint 27, ainsi que des dizaines de blessés.

A 11h, le correspondant d'Al Jazeera a confirmé la poursuite des bombardements israéliens contre les maisons et les tentes abritant des personnes déplacées à l'est de la ville de Khan Younes, après que l'occupation a ordonné aux habitants de se diriger vers les zones de tentes surpeuplées à l'ouest de la ville, prétendant qu'il s'agissait d'une «zone sûre».

Des membres de la Protection civile font également partie des blessés, après avoir été pris pour cible par l'armée d'occupation.

L'hôpital Nasser débordé

A 11h20, le Directeur des soins infirmiers du complexe Nasser à Khan Younes réitère l'appel aux citoyens à faire des dons de sang, pour sauver les malades et les blessés. «La situation est très critique et les blessés gisent sur le sol de l'hôpital faute de lits. Nous n'avons pas le minimum de ressources et de fournitures à l'hôpital pour soigner les blessés dont certains nécessitent des opérations urgentes», a ajouté le même responsable qui a appelé également «la communauté internationale à fournir rapidement les médicaments et le matériel nécessaires».

Une demi-heure plus tard, un responsable de l'hôpital Nasser a déclaré que la situation «est hors de contrôle». «Nous avons reçu des centaines de martyrs et de blessés en trois heures ou plus. Notre situation est très mauvaise. Nous avons besoin d'être soutenus par des fournitures et des instruments médicaux», a déclaré le porte-parole Mohamed Sakr.

«Nous nageons dans une mare de sang», a ajouté Sakr, précisant que l'hôpital avait reçu «plus de 30 cadavres de martyrs et 200 blessés».

Vers 13h12, le nombre de martyrs du massacre israélien à Khan Younes est passé à 39, selon Al Jazeera citant des sources médicales, avant d'atteindre 45 moins d'une heure après. Au même moment, un correspondant d'Al Jazeera rapporte que d'autres bombardements ont lieu sur la ville de Bani Souhaïla faisant au moins 2 martyrs et plusieurs blessés.

14h30, le nombre de martyrs des bombardements sionistes atteint 45 martyrs.

D'autres bombardements à al-Bureij, Deir al-Balah, Nuseirat…

Pendant que le massacre se poursuivait à Khan Younes, l'armée sioniste bombardait aussi d'autres localités de Ghaza. Des correspondants d'Al Jazeera ont rapporté plusieurs attaques contre le camp al-Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza, Deir al-Balah, le quartier al-Zaytoun, et la ville de Ghaza.

Un correspondant d'Al Jazeera a confirmé le martyr de 2 Palestiniens et de plusieurs autres blessés dans un bombardement israélien contre une maison à Deir al-Balah, un martyr dans le bombardement à proximité d'une mosquée dans le quartier d'Al-Zaytoun, et un autre martyr au nord du camp de Nuseirat.

Vers 11h40, Al Jazeera rapporte que des avions de reconnaissance israéliens ont visé une tente de journalistes à l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir Al-Balah, dans le centre de la bande de Ghaza, faisant un martyr et des blessés. Le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a rapporté, plus tard, que le nombre de journalistes martyrs était passé à 163 depuis le début de la guerre génocidaire sioniste.

Un convoi des Nations unies ciblé par les sionistes

Al Jazeera a rapporté hier, citant le chef de l'UNRWA, que les forces israéliennes ont tiré, dimanche, sur un convoi de l'ONU se dirigeant vers la ville de Ghaza, Philippe Lazzarini, Commissaire de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), a déclaré que les forces israéliennes ont tiré, dimanche, sur un convoi de l'ONU se dirigeant vers la ville de Ghaza, malgré que le déplacement avait été coordonné et approuvé par les autorités israéliennes. «Un véhicule a reçu au moins cinq balles alors qu'il attendait juste devant le point de contrôle des forces israéliennes au sud de Wadi Ghaza», a déclaré Lazzarini sur la plateforme X. «La voiture a été gravement endommagée, elle a quitté le convoi. Les équipes se sont rassemblées et ont finalement atteint la ville de Ghaza. Lazzarini a ajouté que les membres des équipes «voyageaient dans des véhicules blindés clairement identifiés de l'ONU et portaient des gilets de l'ONU», mais qu'ils devaient quand même «se baisser et se mettre à l'abri». Philippe Lazzarini a appelé à ce que les «responsables (de cette attaque) rendent des comptes». Hier, le ministre jordanien des Affaires étrangères, Ayman Safadi, a condamné le ciblage par Israël d'un convoi humanitaire de l'ONU se dirigeant vers Ghaza. Al-Safadi a écrit -via la plateforme X- que le ciblage d'un convoi des Nations unies constitue un «crime de guerre» et une «honte pour l'ensemble de la communauté internationale», appelant à la «protection de toutes les agences humanitaires et de leurs travailleurs contre les forces d'occupation israéliennes». Ajoutant : «Ghaza n'est pas seulement devenue un cimetière pour les enfants, mais elle est également un cimetière pour le droit international».