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Le travail, cette maladie chronique !

par El-Houari Dilmi

Finalement, trouver du travail, ce n'est pas prendre la place d'un chômeur ? Des étrangers, présents dans notre pays à l'occasion des vacances d'été, n'ont pas manqué de remarquer qu'il y a plus d'Algériens dans les rues que là où ils sont supposés se trouver, c'est-à-dire au travail...Comme une maladie chronique, tous les Algériens ne sont pas de bons travailleurs. Mais beaucoup ne le savent peut-être pas, ce sont les pays les plus riches qui travaillent le moins justement. Oui, moins de 10% des humains sur terre mangent tout le pain blanc à eux seuls, contre l'écrasante majorité qui regarde de loin... Parce que l'on sait, et depuis longtemps, que les habitants du pays de Donald Trump passeraient tout leur temps à tout dévorer autour d'eux tout en s'usant les yeux devant leurs pupitres à regarder passer en boucle le mauvais film tourné par le reste du genre humain qu'ils sont devenus le peuple le plus cossard de tous. La preuve, l'histoire de ce fils chômeur chronique qui a conseillé à son paternel d'aller boulotter, parce qu'il n'avait pas son père... Selon une «logique anthropophage», ce sont ceux qui bouffent le plus qui boulottent le moins.

Au pays de «kol ôtla fiha kheir», l'épaisseur du portefeuille est inversement proportionnelle à l'huile de coude consommée. Selon une théorie à ne pas enseigner dans nos bahuts, un Algérien est soit un chômeur de luxe, soit un salarié qui a son emploi sans jamais travailler, ou presque...

A mille lieues de ce qui se fait ailleurs, chez nous, le «juste milieu» n'existe pas : par une sorte de nivellement par le bas, c'est l'Algérien qui travaille le moins qui picore le plus dans la main «trouée» de celui qui se crève le plus le cœur à gagner son pain noir.

Et parce qu'il est connu que le travail éloigne de nous trois grands maux : l'ennui, le vice et le besoin. Et parce que le travail était à l'origine des temps un accident de la vie, avant de changer de «statut particulier» pour devenir une maladie chronique, Il est peut-être plus «glorieux» de mourir d'épuisement que d'ennui dans un pays où tout le monde a le sentiment tenace de jouer le beau rôle de faux combattant, à courir, les jambes cisaillées, après un destin imaginaire...