Il faut bien croire que, par ces temps-ci, la Knesset, le
Parlement monocaméral israélien, craint la création d'un Etat Palestinien plus
que jamais. En six mois, la Knesset a approuvé deux résolutions sur cette
question, la première février dernier, quand une large majorité de 99 élus (sur
120) a voté contre la reconnaissance « unilatérale » d'un Etat palestinien, et
le second vote qui a eu lieu dans la nuit du mercredi à jeudi (18 juillet)
approuvant une résolution « contre la création d'un Etat palestinien ». Après avoir constaté que la première résolution, concernant la
non-reconnaissance « unilatérale » d'un Etat palestinien, n'était pas en mesure
de convaincre ou de forcer d'autres pays à ne pas reconnaître un Etat
palestinien, preuve en est, ces trois pays européens, l'Espagne, l'Irlande et
la Norvège, qui ont rejoint les nombreux pays membres de l'ONU qui ont reconnu
l'Etat de Palestine, ouvrant la voie à d'autres, la Knesset est revenue sur ce
point pour approuver une seconde résolution qui, cette fois-ci, s'inscrit «
contre la création d'un Etat palestinien ».
La non-reconnaissance « unilatérale » d'un Etat palestinien
laisse une porte entrouverte à une reconnaissance d'un Etat palestinien par
Israël, à travers des négociations directes entre les deux parties, ce que les
Etats-Unis souhaitaient quand ils mettaient, en avril dernier, leur veto contre
l'adhésion pleine et entière de la Palestine au sein de l'ONU, mais cette
dernière résolution de la Knesset bloque d'une manière radicale cette
entrouverture. Pourquoi en ce moment précis ? Certainement à cause de la
pression internationale en nette augmentation concernant la création d'un Etat
palestinien, notamment de la part des principaux alliés d'Israël, en
l'occurrence les Etats-Unis et les pays européens, qui considèrent la création
d'un Etat palestinien comme une solution inévitable pour faire régner la paix
au Moyen-Orient. On le voit à travers les réactions au sujet de cette
résolution, qui a provoqué la consternation sur le plan international, et
beaucoup d'embarras pour les Américains. La résolution prépare en fait le
terrain à une visite à Washington de Netanyahu, qui devrait s'exprimer le 24
juillet devant le Congrès et rencontrer le président Joe Biden
si ce dernier est remis du Covid-19, précise la Maison Blanche, car cela vise à
lui éviter de discuter de la création d'un Etat palestinien devant le Congrès
et avec le président américain. Mais, les Américains maintiennent le cap de la
solution à deux Etats. Réagissant à cette résolution, le porte-parole du
Conseil de sécurité nationale, John Kirby, a souligné
que « la meilleure façon de répondre à cette question est de réitérer notre
ferme conviction dans le pouvoir et la promesse de la solution à deux Etats »,
et que « le Président Joe Biden ne renoncera pas à
cette solution et nous continuerons à faire tout ce qui est en notre pouvoir
pour tenter d'y parvenir », a-t-il ajouté. Une voie
inenvisageable autrement qu'à travers la démission du Gouvernement Netanyahu et
la dissolution de la Knesset ?