Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Financement de l'économie: Les crédits en hausse de 8%

par El-Houari Dilmi

Le financement de l'économie nationale connaît une tendance à la hausse depuis la fin de la pandémie de Covid-19.

«Quand nous regardons de près les chiffres relatifs au financements de l'économie nationale par le système bancaire, l'on constate une évolution à la hausse de 8% par rapport à la période post-Covid 19, soit plus de 12.000 milliards de dinars en 2022 pour passer à un peu plus de 13.000 milliards de DA en 2023 », a indiqué, hier mercredi, le délégué de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), Rachid Belaïd. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, le délégué de l'ABEF a révélé que le financement du secteur privé, a connu lui aussi une évolution à la hausse de l'ordre de 12%, précisant que les banques « font face à une demande croissante en matière de financement au vu de la dynamique que connaît la machine économique ces dernières années », a-t-il souligné.

« Autre nouveauté, à partir du moment où le projet est viable selon une étude pointue, les banques n'hésitent plus à financer les investisseurs, y compris pendant la phase de l'exploitation en accordant d'autres crédits pour l'acquisition des équipements, salaires et autres frais », a encore expliqué l'invité de la Radio, précisant que « toutes les mesures d'encouragement prises par l'Etat pour soutenir l'investissement ont permis de redémarrer la machine économique avec des perspectives prometteuses ». « Les avantages fiscaux, parafiscaux et douaniers ont permis de diminuer les charges pour les investisseurs, encouragé l'acte de production et assurer une meilleure rentabilité avec une valeur ajoutée plus avantageuse », a argumenté le délégué de l'ABEF. Concernant les secteurs éligibles au financement bancaire, Rachid Belaïd a expliqué que « tout projet viable et minutieusement étudié, peut bénéficier d'un financement bancaire, qu'il soit du secteur public ou privé ». Au sujet de la réduction des délais d'étude des dossiers par les banques, le délégué de l'ABEF a indiqué que la banque « est le premier acteur dans l'acte d'investir, puisqu'il faut savoir qu'une banque qui finance à hauteur de 70% un projet devient de facto copropriétaire et donc premier partenaire de l'investisseur ». Cependant, « certains dossiers spécifiques nécessitent un peu plus de temps durant la phase de traitement du dossier pour une meilleure maturation du projet et l'entourer de toutes les chances de succès, en plus du temps que prend la mise en place des crédits et les mesures de garantie usuelles qui s'en suivent », a expliqué l'hôte de la Radio. « Ceci dit, le délai moyen d'étude d'un projet d'investissement ne dépasse pas 30 jours et parfois moins de temps », a tenu à préciser le délégué de l'ABEF. A propos de la « frilosité des banques en matière de prise de risques», le premier responsable de l'ABEF a expliqué que les institutions bancaires « prennent des risques mesurés selon des normes universelles, surtout en matière de compétitivité et d'avantages comparatifs ». Au sujet du taux de bancarisation avec près de 1.800 agences bancaires opérationnelles, l'invité de la Radio a révélé que le nombre d'agences est en augmentation en 2023 par rapport à l'année d'avant, avec une centaine d'agences entièrement dédiées à la finance islamique, « même s'il reste un effort à faire en matière de développement du réseau ». Les taux de bonification avantageux et le système du leasing adopté par les banques, « constituent un autre levier important pour booster davantage l'économie nationale dans ses différents segments, sans parler des chantiers en cours comme la digitalisation, le e-banking et la formation des équipes », a-t-il conclu.