Et pourtant rien ne s'est réalisé de ce qu'espérait Netanyahu.
Aucun acquis susceptible d'être comptabilisé comme triomphe n'est venu arborer
la poitrine d'officiers trouillards d'une armée pourtant suréquipée. Ni la
tentative d'assassinat de Trump, ni sa consécration
comme candidat officiel entérinée par les républicains, ni l'impasse politique
de Macron, ni la canicule n'ont pu restreindre la vision du massacre le plus
abominable. Les pires tortures ont été commises avec une cruauté inédite. Du
bombardement au bombardement des ruines, du rasage des êtres à la destruction
massive, rien n'est venu faire cesser l'abominable et pourtant toutes les
stratégies meurtrières ont été vaincues. Ici, sur un sol abreuvé de sang et de
pleurs. L'option de la famine comme moyen de guerre vers la soumission, la soif
comme moyen de pression vers l'abandon et pourtant rien ne se fit, rien
n'arrive à rompre l'opiniâtreté d'un peuple décidé à vivre ou à mourir debout.
Et pourtant il meurt en quantité, par grands lots sans que l'humanité n'ait à
s'en soucier. La guerre continue et pourtant l'âme de ceux qui meurent renaît
bien en ces corps chétifs d'enfants rescapés. La cause nationale reste plus
vive et ardente que le souffle d'une vie sous l'hystérie criminelle d'un régime
en pleine agonie. Encore que, ce n'est pas au délire du gouvernement extrémiste
israélien qui se déchire, d'amoindrir la fermeté rassurée d'un Hamas renforcé
plus que jamais pour l'amener à accepter n'importe quoi. La résistance avec
toutes ses factions maintient la dragée haute. Pas d'accord sans l'évacuation
des troupes d'occupation et un cessez-le-feu immédiat. Il n'y a pas lieu
d'attendre un fléchissement dans les conditions à toute trêve tant que les
martyrs n'ont rien à perdre. C'est l'entité sioniste qui maintenant se trouve
en quête d'une voie pour décomplexer le blocage qui fige le conseil de guerre.
Ils ne se parlent plus. Ils ne sont sur aucune ligne commune du comment
terminer cette folie. Et pourtant la guerre est inégale, les forces militaires
ne sont pas équilibrées et les résistants, les pieds nus, les combattants
d'honneur ne pensent pas s'arrêter en si bon chemin.
Il n'est pas question qu'après 10 mois et 12 jours de génocide
infini, de tueries systématiques, de terre brûlée, d'un côté, de morts
d'officiers supérieurs et autant de mercenaires de Tsahal, de blindés rendus
hors d'usage, de condamnations universelles, d'impasse politique, de l'autre,
l'on se retire. La vie n'existe plus à Ghaza. La mort
y est une routine et les villes ne sont que des charniers, des cimetières où
l'on tue à huis clos et pourtant la déflagration ne gêne pas le cri de
nouveau-nés. Comme ce monde reste éternellement partial et même fort injuste, à
Paris, le 14 juillet, on lance pour la joie des feux d'artifice, ailleurs, la
bande brûle de mille feux de bombes. À Milwaukee, dans le Wisconsin, l'on
intronise un Trump renouvelé, ailleurs, l'on ne se
trompe pas de cibles, l'on calcine les bébés. Et pourtant...