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Baignade en eaux troubles

par Abdou BENABBOU

La belle parade : la maire de Paris a fait un plongeon dans la Seine !

Qu'on se rassure, elle ne s'est pas jetée du haut d'un des trente-sept ponts de la capitale française, faute pour son parti de n'avoir pas pu imposer un Premier ministre au Palais de Matignon. Les quatre ou cinq brasses effectuées en maillot de bain sont un acte de mobilisation pour les Jeux olympiques perçus en ces heures comme un cheveu tombé dans une soupe électorale qui a dérouté classe politique et population désunie.

La politique et le militantisme valent bien une baignade dans des eaux troubles pour que la symétrie de l'acte avec le brouillard actuel offre des événements qui, à défaut d'aller à la rencontre de l'entendement, rendent perplexe. On ne connaît pas le degré de désarroi des quelques spectateurs présents lors de la prouesse de leur mairesse que la presse parisienne a élevée au firmament des prouesses pour la mettre au diapason de la mélasse politique et sociale du moment.

Que l'on ne s'étonne pas non plus de l'incohérence et des limites des élus français. L'hexagone n'a pas le monopole du farfouillage désespéré dans la manière de gouverner et de gérer. La totalité des Etats du monde sont en passe de livrer leurs langues aux chats coincés dans l'incapacité de laper les énormes attentes et besoins de leurs sociétés. Certains de leurs dirigeants vont jusqu'à se laisser surprendre par le titillement des oreilles par des balles de fusil et se prêtent volontiers aux insultes de paliers. De là à affirmer que l'humanité est en passe d'être une conciergerie et ne relèvera pas d'une primaire vue de l'esprit.

Une baignade d'une autorité dans les eaux de la Seine ne peut être donc qu'une juste représentation d'une culture politique généralisée en désuétude.