Le contexte actuel des
activités du secteur de la boucherie et de la charcuterie est particulièrement
difficile. En effet, plusieurs bouchers menacent de mettre la clé sous le
paillasson. En cause, les coûts élevés des ovins et des bovins. « Les ruminants
d'abattage sont très chers, on n'a plus de clients. On va devoir fermer nos
locaux ou bien les louer à d'autres commerçants, sinon se contenter de
l'activité de vente de volailles », déplore un boucher de la ville de Remchi, qui fait part de la baisse des recettes. Fragilisés
par des coûts d'ovins et de bovins élevés sur le marché, de nombreux autres
vendeurs de viandes sont dans la même situation. « Nous avons perdu une grande
part de notre chiffre d'affaires ces derniers temps car la consommation de la
viande a beaucoup diminué chez les ménages qui boycottent eux aussi nos
produits », nous confient certains bouchers de Zenata
qui soulignent aussi la problématique de la rareté des bovins et ovins
d'abattage sur les circuits commerciaux de vente de cheptels de la wilaya, qui
constitue un vrai casse-tête pour eux. Ces bouchers attendent des lendemains
meilleurs, pour pouvoir relancer leur activité, léguée de père en fils.
Dans le même sillage, la
population qui a vécu, lors de l'Aïd el Adha, la mort
dans l'âme, la flambée des prix des ovins et bovins, est durement frappée par
cette hausse des prix de la viande. « Le kilo de viande d'agneau est cédé entre
2.800 à 3.200 DA aujourd'hui, personne ne pourra acheter la viande du boucher
comme avant, du moins en cette période estivale », déplore un père de famille
de Remchi. Autre fait marquant de cette année, des
familles recourent à des plats à base de poulet pour leurs fêtes de mariage. «
Cette année, beaucoup d'Algériens ont été contraints de faire l'impasse sur le
plat de viande pour la fête de mariage, car le mouton est hors de portée des
ménages. La volaille est le seul recours», souligne, de son côté, Abderrahim, un jeune qui s'apprête à fêter la fin du mois
son mariage à Aïn Youssef.