La tentative d'assassinat du probable futur président des Etats-Unis, Donald Trump ne devrait pas étonner. La culture des armes chez la première puissance militaire mondiale y est génétique et pourrait même être un des fondements de sa raison d'être. Le colt, le fusil et le canon sont le fard indélébile sur le visage américain présentant depuis sa naissance des cicatrices atrophiques et des balafres que le western a indéfiniment gravées.

Puissance planétaire, les USA s'accommodent de bonne grâce aux grandes violences rituelles du Far West sans jamais dénier ce qu'ils s'attribuent comme un de ses principaux potages et comme un tenace argument.

Un jeunot de 20 ans sort de nulle part et canarde un éventuel chef d'Etat dans la normalité d'une coutume américaine courante où la vie humaine importe autant sinon moins que celle d'une bête errante.

Inutile de persister à se perdre dans les dédales du complotisme pour comprendre que le jeune apprenti assassin n'a fait qu'intégrer son geste tueur dans l'ordre d'un monde en perte d'âme. Qui mieux qu'un Américain aurait pu livrer un meilleur témoignage sur une humanité en déperdition ? Il a été toujours capable au nom de la démocratie et de la civilisation de creuser sa propre tombe. L'amalgame entre la vie et la mort est pressant en ce début du siècle.

Les analyses plurielles aussi décousues les unes que les autres iront se multiplier pour approfondir encore le creuset entre le top secret et la nudité de l'événement sans parvenir à défricher la grande réalité. Elle serait pourtant toute simple. La violence sous toutes ses formes, avec ses carnages, ses drames et ses énormes inconvenances, démontre de mieux en mieux que l'homme ne mérite probablement pas la terre sur laquelle il vit.

La déconvenue présente de Donald Trump n'en est qu'un exemple.