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Lacunes démographiques

par Abdelkrim Zerzouri

Le recensement de la population mondiale pose-t-il problème ? Si on se fie aux dernières statistiques et aux déclarations de hauts responsables onusiens, on se rend compte que le monde tâtonne encore sur ce plan, et qu' « il reste beaucoup à faire », selon les propos de la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), Dr Natalia Kanem, publiés sur le site du Fonds, pour atteindre un stade de données fiables en matière de recensement des populations où qu'elles se trouvent.

D'où le thème consacré cette année à la célébration de la journée mondiale de la population, coïncidant au 11 juillet, « Investir dans les données pour un avenir durable pour tous ». Dans ce cadre, un appel à l'action a été lancé il y a trente ans, a rappelé la même responsable, mais force est de constater qu'il n'a pas trouvé écho favorable face à la persistance des lacunes, la mauvaise utilisation des données et le manque d'informations sur des populations qui restent écartées de tout recensement pour plusieurs raisons, dont l'absence d'infrastructures administratives dans certaines contrées ou le caractère nomade qui fait changer constamment les lieux de résidences de certaines catégories de populations, les rendant insaisissables, indéchiffrable, contraignant les spécialistes à revoir constamment leurs projections démographiques. La directrice exécutive de l'UNFPA est formelle, « trop d'individus, de communautés et de besoins ne sont actuellement ni dénombrés ni pris en compte », chose qui a marginalisé et exclu des progrès globaux des communautés entières. « Pour faire valoir les droits et les choix de celles et ceux qui sont relégués en marge de nos sociétés, il importe de les recenser. Chaque personne compte », a-t-elle souligné.

En Algérie, même s'il a un lien direct avec l'importance de la collecte de données inclusives sur les populations, le problème est situé dans un autre niveau. Le recensement de la population ne pose aucun problème, mais "des données plus détaillées sur les causes médicales de décès, en conformité avec les normes internationales", restent encore à accomplir. C'est ce qui ressort des déclarations du directeur général de la prévention au ministère de la Santé, Pr. Djamel Fourar, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de la population. Relevant dans ce sens que la délivrance du certificat médical de décès, conformément au décret exécutif du 28 avril 2022, et sa numérisation en cours, permettront d'avoir des données fiables sur les causes médicales des décès qui peuvent servir d'ajustement des politiques de santé publique.

Versant dans le même ordre d'idée que la directrice exécutive de l'UNFPA, M. Fourar a estimé que «malgré les progrès réalisés, il y a encore du chemin à faire pour parachever le processus et renforcer la disponibilité des données requises, pour un avenir plus équitable et prospère».

Aucun pays ne peut vivre en vase clos quand on parle de démographie mondiale, lien ombilical de l'humanité.