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LA VITRINE DES IDEOLOGIES

par Abdou BENABBOU

La France est figée dans un carrefour avec ses embranchements politiques aussi brumeux les uns que les autres. Toutes les voies susceptibles d'être empruntées préfigurent des issues incertaines et faute de mieux, on se réfugie pour faire bonne figure, pour le moment, dans les préoccupations d'un olympisme sportif qui transporte avec lui de lourdes charges et bien des soucis. Les politiques en sont à qui plongera, le premier dans la Seine pour entreprendre une drôle d'ablution. Le parlementarisme est offert à ceux qui arriveront les premiers et qui sauteront le plus haut sans se soucier de la hauteur du fil que les populations fixeront.

Ou alors on justifie l'inertie par d'incessantes comparaisons avec les Etats voisins en proie avec des gels parlementaires et gouvernementaux pour s'amender de l'impossibilité de gouverner.

Gauche, droite, écologistes, socialistes, extrémistes, insoumis et soumis, les étiquettes politiques ne relèvent plus que de cartes de visites commerciales dans un terrain parlementaire et gouvernemental, alors que le vrai marché est ailleurs. Les attentes des peuples sont si nombreuses qu'elles déroutent les gouvernances usitées.

Partout elles réclament et exigent un changement de logiciel et une nouvelle science pour que les peuples échappent au statut de mutants. Les leaders chips ont fait leurs temps. Dans la déferlante mondiale des élections en tous genres, pour ne pas être en reste, l'exercice politique américain fait mieux en s'attardant outre mesure, sur le bégaiement et les gaffes de leur président-candidat pour illustrer une évidente incapacité à départager entre les égos en conflit et les hautes fonctions.

Le fourvoiement de toutes les politiques actuelles est probablement cette espèce de filouterie particulière qui persiste à mettre en avant la vitrine des idéologies qui ont fait long feu. L'abus de la pratique en s'exagérant, a privilégié les ambitions personnelles pour enterrer, définitivement, celles collectives des populations.