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L'air sous surveillance

par Abdelkrim Zerzouri

Le contrôle de la qualité de l'air en Algérie, c'est pour quand ? L'année 2027 est donnée comme délai pour la concrétisation du projet, mais cela reste une prévision qui obéit à plusieurs facteurs dont certains portent souvent une empreinte d'incertitude. Un projet de partenariat en matière de surveillance de la qualité de l'air a été signé, en février 2024 à Alger, entre l'Observatoire national de l'environnement et du développement durable (ONEDD) et l'Agence coréenne de coopération internationale (KOICA), et il a été annoncé en cette occasion que le lancement du projet en question aura lieu « dans les plus brefs délais », et ce en prévision de sa finalisation en 2027.

Rappelons dans ce contexte que ce projet devrait en fait permettre de relancer le réseau des stations de surveillance de la qualité de l'air baptisé « Samasafia » (ciel pur), créé il y a cinq ans, et qui se trouve en arrêt de production pour des raisons techniques.

Dans le temps, on annonçait la qualité de l'air dans les grandes villes algériennes en même temps que la météo, mais ces données liées à la qualité de l'air qu'on respire dans les centres urbains disparaîtront ensuite d'une manière subite et sans explication. Il a fallu attendre 2024 pour que les autorités se penchent sur ce dossier sensible qui s'intègre au cadre de l'amélioration du cadre de vie de qualité des citoyens, le 33ème engagement du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, dans lequel il a souligné la nécessité d'œuvrer à assurer un cadre de vie de qualité qui requiert le développement durable, la préservation de l'environnement et la protection des richesses que recèle notre pays, comme l'a relevé la ministre de l'Environnement, lundi dernier, lors d'un point de presse à l'issue des travaux d'une journée d'évaluation des acquis de certaines sessions de formations organisées au profit des cadres de son secteur.

Dans ce sillage, il a été mis en avant l'importance de la formation du personnel qui devrait assurer la gestion de ces stations. Mais, il reste encore d'autres aspects techniques et réglementaires à mettre en œuvre afin de relancer cette mission de contrôle de la qualité de l'air, qui n'est pas négligeable quand on considère que les données produites par les stations peuvent, en sus des orientations et conseils sanitaires qu'elles véhiculent, donner aux pouvoirs publics la possibilité de parfaire leur politique environnementale.

Il reste aussi à élaborer, en coordination entre le ministère de l'Environnement et d'autres secteurs concernés, une loi relative à la qualité de l'air, une exigence pour la gestion et la surveillance de la qualité de l'air dans le pays. Ainsi que la soumission du projet au gouvernement, prévue avant la fin de l'année en cours.

En attendant d'étendre les réseaux de surveillance de la qualité de l'air et pouvoir mesurer le degré de pollution dans tous les grands centres urbains du pays, puisque le projet en question ne concerne que la ville d'Alger.