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Pratiquement tous les pays qui enregistrent un flux
migratoire important bénéficient de soutiens financiers de la part
d'organisations internationales impliquées dans ce dossier ou de pays qui
souhaitent bloquer les migrants hors ou loin de leurs frontières. Mais
l'Algérie, pays de transit et d'installation des migrants subsahariens, a
toujours géré ce problème avec ses propres fonds, notamment pour éviter que
d'autres lui imposent d'appliquer leur politique en matière de gestion
migratoire en faisant le gendarme de l'Union européenne dans la rive sud de la
Méditerranée ou d'installer des camps d'accueil de migrants sur son sol.
C'est ce qui a été rappelé par le directeur général des affaires consulaires et de la communauté nationale à l'étranger au ministère des Affaires étrangères, Rachid Meddah, à l'occasion de l'organisation, lundi 8 juillet, d'une table ronde par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) en Algérie avec le soutien du Réseau des Nations unies sur les migrations. Celle-ci a réuni des acteurs clés dans le domaine de la migration, dont des représentants des Nations unies, des partenaires internationaux et des représentants d'ambassades des pays d'origine des communautés de migrants présentes en Algérie. Dans son allocution d'ouverture, M. Rachid Meddah a souligné qu'en matière de gestion migratoire, l'Algérie «essaye de lutter avec ses propres moyens et n'a bénéficié d'aucune aide extérieure». Relevant que dans son approche envers le phénomène de la migration, l'Algérie s'interdit de l'utiliser comme un moyen de «pression» et de «chantage» dans sa politique, contrairement à d'autres pays. Notant qu'elle s'appuie plutôt sur une «position humanitaire, basée sur l'aide et la coopération», ayant permis, grâce au travail sérieux effectué avec l'OIM d'élaborer un programme pour un retour volontaire de 10.000 migrants clandestins vers leur pays d'origine. Plus explicite à propos d'un financement extérieur de la gestion de ce dossier, il a révélé la tenue d'une commission tripartite entre l'OIM, l'Union européenne (UE) et le gouvernement algérien afin de « trouver les formules interactives et complémentaires pour financer cette opération et de permettre aux migrants clandestins désireux de retourner dans leur pays et les accompagner». La migration est une question «très difficile» pour être l'affaire d'un seul pays ou d'une seule région, a reconnu dans ce sillage le Coordinateur résident des Nations unies en Algérie, Alejandro Alvarez, qui n'a pas manqué d'exprimer sa satisfaction à propos du «partenariat qui se développe et s'améliore avec l'Algérie qui n'utilise pas la question de la migration comme monnaie d'échange politique». Versant dans le même sens, l'ambassadrice des Etats-Unis en Algérie, Elisabeth Moore Aubin, a déclaré que l'expérience internationale montre que les défis mondiaux sont énormes pour qu'ils soient traités par un seul gouvernement, et que son pays «vise à soutenir les moyens mis en place par l'Algérie pour traiter le phénomène de la migration». |
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