Le conducteur de la semi-remorque qui a causé la mort de quatre personnes à El Bayadh dimanche a été arrêté et présenté devant la justice. D'après les premiers éléments de l'enquête, il a été établi qu'il a été coupable d'excès de vitesse et de dépassement de ligne continue. Le juste et flagrant constat est sommaire bien que le camionneur reste présumé innocent tant que la justice n'a pas encore tranché avec sa légitime et impartiale froideur.

Quatre morts iront gonfler le lourd bilan de plusieurs milliers d'autres que les routes ont engloutis et pour que les sentences des tribunaux ne suffisent plus à rester maintenues dans le seul cadrage justiciable. La débilité mortelle dans les routes, en prenant une large étendue, recommande un fort questionnement non pas seulement sur les pénalisations prévues dans le code de la route mais aussi sur le code mental et la folie des conducteurs. Les incommensurables outrages suicidaires commis dans les conduites véhiculaires ont atteint un tel degré d'inconscience qu'il est à déduire que la tare phénoménale est dans les têtes de ceux qui appuient sur la pédale. Un indice palpable et la preuve d'une incapacité à se prendre en charge pour contrarier la sérénité sociale. Les incartades catastrophiques sur les routes ne seraient finalement que le refus de la présence des autres qui n'est finalement que le déni de sa propre présence.

Il est un fait indéniable maintenant que l'articulation des drames est due à une vie débridée que nourrissent l'impolitesse, le non-respect de l'autre, le manque d'éducation, l'absence de culture, la non-reconnaissance de soi et des autres qui alimentent la violence d'abord et avant tout contre soi. L'écart entre les élans vers le suicide d'un côté et la malveillance, l'infantilisme, la fanfaronnade bestiale d'un autre est réduit à l'extrême.

On en arrive de ce fait à se demander devant cet immense incivisme quelle race de vermisseaux porteurs de tracas et de problèmes cogite dans certains esprits pour en vouloir à ses semblables ?