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Céréales: Le paquet sur le Grand Sud

par El-Houari Dilmi

«Les pouvoirs publics mettent tous les moyens en œuvre pour atteindre, à moyen terme, une production de trois (03) millions de tonnes de céréales, dans le Grand Sud, avec un taux de croissance annuel appréciable pour pouvoir assurer la sécurité alimentaire du pays», a indiqué, hier mardi, le coordinateur du Comité de réflexion pour le développement des céréales en Algérie, Tarik Hartani. Intervenant sur les ondes de la Radio nationale, Tarik Hartani, a indiqué que des « périmètres de 500 à 1.000 ha sont en train d'être aménagés pour assurer deux cultures par an, pour améliorer et surtout pérenniser des rendements à l'hectare plus importants d'année en année », a-t-il souligné.

Au sujet du Programme quinquennal 2025-2030 de l'Agriculture, l'invité de la Radio a indiqué qu'un partenariat est engagé avec des sociétés nationales pour développer des pivots d'arrosage grâce à une technologie de pointe, ceci afin de moderniser le cycle des cultures et s'adapter aux aléas climatiques, dans les régions du Sud et le Grand Sud du pays, a-t-il argumenté, ajoutant que « la vision d'avenir est celle d'exploiter 500.000 ha de céréales, en association avec l'élevage pour améliorer la fertilité des sols ».

Concernant les besoins en eau, le coordinateur du Comité de réflexion pour le développement des céréales en Algérie, a estimé que plus de 9 milliards de m³/an sont nécessaires pour exploiter les 500.000 ha de céréales, dans le Grand Sud, à raison de deux cultures par an, « même si nous avons encore besoin d'une étude sérieuse pour évaluer les réserves en ressources en eau dans la Sahara algérien », a-t-il souligné.

Trouver de nouvelles variétés adaptées

à notre climat

« Notre objectif est d'arriver à un rendement de 60 q/ha avec un respect strict de l'itinéraire technique », a encore expliqué l'hôte de la Radio, insistant sur le fait qu'il ne pouvait y avoir de souveraineté alimentaire sans une banque de semences. Etayant ses propos, Tarik Hartani a indiqué que des « recherches permanentes doivent être menées pour trouver de nouvelles variétés adaptées à notre climat, avec une grande rationalisation de l'exploitation de nos terres arables et des ressources en eau ». « La faim étant une arme alimentaire, nous devons absolument nous montrer proactifs pour assurer notre production de céréales localement, grâce notamment à une bonne ingénierie de la mécanique agricole ».

Revenant sur l'Accord-cadre passé entre l'Algérie et l'Italie pour la réalisation d'un projet intégré de production de céréales, de légumineuses et de pâtes alimentaires, dans la wilaya de Timimoun, Tarik Hartani a expliqué que l'Algérie « est à la recherche de notre propre modèle de développement de l'Agriculture saharienne, comme cela se fait dans des pays comme l'Arabie Saoudite ou le Koweït », a-t-il expliqué. « Notre comité de réflexion étant formé d'universitaires et de chercheurs, nous préconisons de développer une agriculture intelligente et de précision, grâce à une digitalisation plus poussée de l'ensemble de notre système agricole avec l'utilisation de l'outil de l'intelligence artificielle avec une plus grande optimisation de nos ressources ».

Au sujet de l'augmentation des capacités de stockage, l'invité de la Radio s'est dit « satisfait » du travail effectué jusque-là, avec des capacités proches des 60 millions de quintaux, « même si des recherches doivent être menées pour améliorer notre conception des systèmes de stockage pour une bonne conservation de nos grains ». « Le renouveau agricole en Algérie doit, également, être adapté à notre modèle alimentaire, tout en étant très attentifs à l'évolution de notre production céréalière, d'année en année », dit-il. Et d'ajouter : « la formation de nos agriculteurs est également très importante, puisque les gens de la terre doivent rester en contact permanent avec le monde de la Recherche pour améliorer leurs techniques culturales et augmenter les rendements », a encore indiqué le professeur Hartani. « Sur des besoins de 90 millions de quintaux de céréales, nous produisons localement 30 millions, ce qui montre l'effort qui reste à accomplir pour rattraper ce retard, grâce notamment à une utilisation plus intelligente des ressources en eau et une amélioration de la productivité », a-t-il conclu.