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Maturité politique ?

par Abdelkrim Zerzouri

Trente-quatre (34) postulants à la candidature pour l'élection présidentielle du 7 septembre ont retiré les formulaires de souscription des signatures individuelles, selon la dernière annonce de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), arrêtée au 7 juillet.

L'opération de retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles reste encore ouverte jusqu'au 27 juillet, date à laquelle sera annoncée la liste définitive des candidats dont les dossiers seront transmis à la Cour constitutionnelle pour validation définitive.

Dans la même période précédant la dernière élection présidentielle du 12 décembre 2019, à quelque deux mois du rendez-vous électoral, ils étaient cent sept (107) postulants à avoir procédé au retrait des formulaires de souscription des signatures individuelles, soit plus du triple du nombre de postulants actuellement enregistré. Quelle explication à cette différence de taille entre le nombre de postulants qui ont manifesté leur ambition d'accéder au poste de la magistrature suprême du pays en 2019 et en 2024 ?

Certainement que l'environnement politique reste un facteur important pour expliquer la chute du nombre de postulants à la candidature pour l'élection présidentielle du 7 septembre par rapport à 2019. Durant cette dernière période, le pays était encore sous l'emprise d'une grave instabilité politique, marquée par la démission de l'ancien président de la République sous la pression du Hirak, les procès des anciennes figures du régime et un emportement de nombreux postulants frisant le show folklorique.

Rappelons dans de ce sillage que plus d'une centaine de postulants ont été éliminés après leur échec dans l'accomplissement de la phase initiale de collecte des 50.000 signatures exigées par la loi, qui doivent être recueillies à travers, au moins, vingt-cinq (25) wilayas (29 wilayas exigées par la nouvelle réglementation), avec un nombre minimal des signatures exigées pour chacune des wilayas qui ne saurait être inférieur à mille deux cents (1.200).

Au bout de la procédure réglementaire, seulement cinq candidats sont restés en course, en 2019, pour le fauteuil présidentiel, et on se demande combien seront-ils à faire face aux électeurs le 7 septembre 2024 ?

En fait, les nouvelles dispositions ont fermé la porte aux postulants qui ne cherchent qu'à donner du spectacle, considèrent de nombreux observateurs. Cette période préélectorale, qui se caractérise par une certaine sérénité, traduit-elle une maturité politique par rapport à 2019 ?