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Prendre position...

par Mustapha Aggoun

La position politique d'un pays s'exprime par ses actions et réactions face aux événements mondiaux. Cette position reflète les principes fondamentaux sur lesquels se basent sa gouvernance et sa constitution, ainsi que ses intérêts nationaux et ceux de son peuple. Un pays souverain, qui respecte et honore son peuple, fonde ses actions sur des principes solides et des analyses indépendantes, déterminant ainsi ses actions indépendamment des pressions ou des attentes d'autres puissances.

Dans le paysage géopolitique actuel, certains pays privilégient la préservation de leur gouvernance par le soutien de grandes puissances, souvent au détriment des intérêts de leur propre population. Cette dynamique crée un contraste saisissant entre les pays qui agissent par conviction et ceux qui se laissent guider par des influences externes. La diplomatie algérienne est souvent citée comme un modèle d'indépendance politique, se distinguant par sa liberté d'action et ses positions fondées sur des principes plutôt que sur des pressions extérieures.

Plusieurs pays de l'hémisphère Sud ne parviennent pas à jouir et à maintenir cette indépendance. Certains, malgré leur puissance potentielle, voient leurs dirigeants chercher avant tout à conserver leur gouvernance grâce au soutien de grandes puissances, notamment les États-Unis. D'autres alignent souvent leurs positions internationales sur celles de leurs bailleurs de fonds, négligeant ainsi les intérêts de leurs peuples. Cette forme de gouvernance est particulièrement visible dans la rapidité ou le retard avec lequel ces pays réagissent aux événements internationaux. Souvent, ils attendent de connaître la position des puissances influentes avant de s'exprimer, ce qui indique une dépendance et une absence d'autonomie.

Un exemple frappant de cette dynamique est observé dans le contexte de la reconnaissance de l'État palestinien. Alors que certains pays européens se préparent à reconnaître officiellement l'État palestinien, certains pays arabes se dirigent vers une normalisation de leurs relations avec Israël, sous la pression des États-Unis. Ce paradoxe révèle la soumission de ces pays arabes aux influences extérieures, avec l'électrochoc qu'a engendré le génocide sioniste et ce, malgré la solidarité affichée avec la cause palestinienne.

Les États-Unis, particulièrement en période préélectorale, utilisent leur influence sur d'autres pays non pas pour des raisons de principe, mais pour des objectifs de politique intérieure et de soutien au sionisme. Dans ces moments, les relations internationales sont souvent instrumentalisées pour renforcer la crédibilité interne des candidats américains, sans considération pour les peuples des pays influencés. Cette instrumentalisation de la politique étrangère démontre une approche utilitariste qui contraste avec les principes de souveraineté et de respect des intérêts nationaux.

Cette réalité met en lumière la différence fondamentale entre les approches diplomatiques des pays souverains et ceux qui sont soumis à des influences externes. La position d'un pays sur la scène internationale est un indicateur clé de sa souveraineté et de son respect des principes et des intérêts de son peuple. La capacité à prendre des décisions indépendantes et fondées sur des analyses internes plutôt que sur des pressions extérieures est essentielle pour maintenir la dignité et l'indépendance d'un pays. Dans le contexte géopolitique actuel, cette indépendance est un bien précieux qui distingue les véritables pays souverains des autres.