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Quel écho a pu recevoir le récent appel de l'Agence algérienne de
promotion de l'investissement (AAPI) lancé aux porteurs de projets dans le
domaine de la sous-traitance automobile pour soumettre leurs intentions
d'investissement en remplissant un formulaire disponible en ligne afin de
bénéficier des terrains industriels pour la réalisation de projets spécifiques
à ce secteur ? Généralement, les investisseurs se plaignent du manque de
terrains et de la bureaucratie mais là, les pouvoirs publics leur offrent sur
un plateau le foncier industriel et enlèvent toute entrave bureaucratique de
leur chemin, dédiant à cette opération un service totalement numérisé. Chose
qui devrait les inciter, dans une logique absolue, à se manifester pour concrétiser
leurs projets. Reste à savoir combien d'investisseurs ont rempli ce formulaire
d'intention d'investissement dans ce domaine de la sous-traitance automobile.
Peut-être qu'il est difficile de concevoir des investissements dans la
sous-traitance automobile quand l'industrie automobile elle-même en est à ses
premiers balbutiements.
Quand on sait que la définition de la sous-traitance automobile « est l'opération par laquelle une entreprise confie à une autre le soin d'exécuter pour elle et selon un certain cahier des charges préétabli, une partie des actes de production ou de services dont elle conserve la responsabilité économique finale », on ne pourrait pas s'étonner que les investisseurs ne se bousculent pas au portillon de l'AAPI. Car, il faudrait qu'il y ait préalablement l'installation de sociétés de construction automobile avant d'aller vers une sous-traitance bénéficiant d'un plan de charge solide. Ou cet appel de l'AAPI prépare-t-il le terrain à des lendemains qui prévoient un développement de l'industrie automobile en Algérie ? C'est très probable, d'autant que l'appel de l'AAPI souligne « l'intention » d'investissement, qui est loin de la concrétisation des projets, mais cela reste également loin des prétentions. La filière ne devrait connaître un développement palpable qu'avec le lancement des projets de construction automobile, de plusieurs projets et non pas d'un ou deux projets, pour un accompagnement par des partenariats fructueux avec des constructeurs étrangers. Certes, les professionnels du secteur de la sous-traitance automobile sont impatients de voir une industrie automobile locale prendre des ailes, exprimant dans ce sillage leur détermination à s'inscrire dans la stratégie nationale en matière d'amélioration du taux d'intégration dans le domaine de la construction automobile, mais tout cet entrain est lié à l'installation des usines automobiles et leur entrée en production avec des capacités élevées afin de donner en sous-traitance une partie ou des parties de la composante du véhicule aux professionnels locaux. Les quelque 300 professionnels en activité dans le domaine de la sous-traitance ne chôment pas, produisant des batteries, pneumatiques et sièges de véhicules, mais il leur faudra en sus obtenir une homologation par les constructeurs automobiles installés en Algérie afin de prétendre aux contrats de sous-traitance. La préparation d'un environnement adéquat pour atteindre des taux d'intégration élevés est indispensable, mais l'installation des constructeurs automobiles étrangers est à la base de cette ambition. |
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