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«L'Espagne face à l'indépendance
de l'Algérie» est l'intitulé de la conférence avec laquelle l'Institut
Cervantès d'Oran apportera sa contribution aux Journées littéraires d'Oran,
dédiées en cette troisième édition à «la Révolution algérienne 1954-1962».
Programmée pour demain à 16h au niveau du siège de l'Institut Cervantès, la
conférence en question sera animée par un spécialiste des relations
hispano-maghrébines, M. Eloy Martín Corrales,
professeur d'histoire moderne à l'université Pompeu Fabra de Barcelone. Un intérêt pour l'histoire des rapports
hispano-maghrébins que le professeur Eloy Martín Corrales
illustre assez bien à travers son dernier ouvrage intitulé «Las cifras del corso: Balance del enfrentamiento corsario hispano-musulmán en la Edad Moderna» (Les figures du
corsaire: Bilan de l'affrontement corsaire hispano-musulman à l'époque
moderne), paru en 2021 aux éditions Bellaterra,
Quant au thème consacré à la conférence de ce mercredi, il y a lieu de noter que l'attitude de la politique espagnole à l'égard de la guerre d'indépendance algérienne ne peut être comprise sans tenir compte d'un certain nombre d'aspects que l'on pourrait résumer en sept questions fondamentales étalées sur une histographie d'évènements qui se décline en deux temps distincts : le premier de 1830 à 1940 et le deuxième à partir de 1940. Pour l'historien, la première question a trait à la conquête des territoires coloniaux au Maghreb qui, il faut le souligner, s'est faite dans un contexte de forte rivalité avec la France. Deuxièmement, l'Espagne a connu une histoire coloniale tardive et infructueuse au Maroc (1912-1956) et inexistante en Algérie. Le troisième aspect à considérer est la présence importante de pieds-noirs d'origine espagnole sur le territoire algérien. Quatrièmement, le pragmatisme particulier de la politique étrangère du régime franquiste, qui a pris deux directions, toutes deux destinées à surmonter l'isolement international du régime. La cinquième était la recherche d'une alliance avec les puissances occidentales, en particulier les États-Unis, afin de se faire pardonner son alignement sur le régime nazi dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale. Sixièmement, l'alliance avec les pays arabes et les pays d'Amérique latine, afin de surmonter l'isolement international susmentionné. La septième et dernière, l'installation en Algérie d'un grand nombre d'exilés (républicains, socialistes, anarchistes et communistes) ayant une activité antifranquiste importante. Il n'est donc pas surprenant que les relations du gouvernement espagnol avec l'Algérie aient oscillé en fonction de l'importance et de la permanence des questions susmentionnées, qui ont connu de nombreuses variations au cours de la période allant de 1954 à 1962, pour que finalement un rapprochement entre les deux pays soit acté dès décembre 1962 avec l'établissement d'une mission diplomatique espagnole à Alger. |
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