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Agression contre Ghaza: Les médecins sionistes torturent les prisonniers palestiniens

par Mohamed Mehdi

  Lundi, 269e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes s'est élevé à 37.900 martyrs et 87.600 blessés, a annoncé le ministère de la Santé de l'enclave, indiquant que l'occupation a commis deux massacres, durant les précédentes 24 heures, faisant au moins 23 martyrs et 91 blessés

Le nombre de journalistes martyrs à Ghaza a atteint 153 depuis le 7 octobre 2023. C'est ce qu'a annoncé le bureau du gouvernement de l'enclave après l'assassinat du journaliste Mohammed Abu Sharia dans un bombardement israélien.

En Cisjordanie occupée, le nombre de martyrs s'élève à 556, dont 110 dans le gouvernorat de Tulkarem, depuis le 7 octobre dernier, a annoncé de son côté le ministère palestinien de la Santé.

Le directeur de l'hôpital Thabet Thabet de Tulkarem a déclaré, lundi à Al Jazeera, que 2 palestiniens sont tombés en martyrs et quatre blessés par les balles de l'armée d'occupation dont les attaques se poursuivent depuis quelques jours dans la région.

Toujours à Tulkarem, le ministère palestinien de l'Éducation a annoncé le report de l'examen de fin de cycle secondaire à Tulkarm, en raison de l'opération militaire israélienne en cours dans la région.

Les bombardements se poursuivent à Ghaza

L'armée de l'entité sioniste continue sa «mission» génocidaire en bombardant plusieurs zones du nord au sud de l'enclave, au moment où de violents combats se poursuivent à Al-Shujaiya et à Rafah.

Le correspondant d'Al Jazeera a déclaré, hier, que l'armée d'occupation israélienne a mené plusieurs bombardements d'artillerie, depuis l'aube de lundi, visant les quartiers d'Al-Shujaiya et d'Al-Tuffah dans la ville de Ghaza.

Des sites d'information palestiniens ont également rapporté des bombardements d'avions militaires sionistes sur le camp de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza.

Toujours dans le centre de l'enclave, l'artillerie sioniste a également ciblé des zones d'Al-Mughraqa, d'Al-Zahraa et du nord d'Al-Nuseirat, au nord du gouvernorat central.

Dans le camp d'Al-Nuseirat, le bombardement a fait un martyr et plusieurs blessés.

A Khan Younes, au sud de Ghaza, un bombardement d'artillerie visant la ville de Khuza'a a fait au moins 2 martyrs et 2 blessés, et un autre a visé une voiture dans la ville de Bani Suhaila, à l'est du gouvernorat du sud.

Plus au sud, à Rafah, un bombardement israélien visant la région de Musabah, au nord de la ville, a fait un martyr et plusieurs blessés, a rapporté lundi un correspondant d'Al Jazeera.

Libération d'Abu Salmiya, directeur de l'hôpital Al-Shifa

Lundi, vers 8h (heure locale), le directeur de l'hôpital al-Shifa de la ville de Ghaza, Mohamed Abu Salmiya, a été libéré après plusieurs mois de détention dans des prisons sionistes. Arrêté le 23 novembre 2023, alors qu'il faisait partie d'un convoi humanitaire de l'ONU qui avait pour mission d'évacuer des patients forcés de quitter l'hôpital d'Al-Shifa, lors de la première attaque militaire israélienne contre le plus important complexe médical de Ghaza.

Abu Salmiya, avec une cinquantaine d'autres détenus, dont au moins un autre médecin, ont été relâchés à l'est de Deir al-Balah, dans le centre l'enclave.

Citée par Al Jazeera, la Société de radiodiffusion israélienne a déclaré que la libération du directeur du complexe Al-Shifa, ainsi que d'autres palestiniens détenus depuis le début de l'agression contre Ghaza, est intervenue en raison de la surcharge des prisons.

Le directeur de l'hôpital Al-Shifa, Mohamed Abu Salmiya, a déclaré après sa libération lors d'une conférence de presse que de nombreux prisonniers ont été martyrisés dans les cellules d'interrogatoire. «Les médecins et les infirmières israéliens battent et torturent les prisonniers palestiniens et traitent les corps des détenus comme des objets inanimés», a-t-il ajouté.

«Nous avons laissé derrière nous des milliers de détenus retenus par l'occupation. Chaque prisonnier a perdu environ 30 kilogrammes de poids, à cause de la torture et du manque de nourriture. Pendant deux mois, aucun des prisonniers n'a mangé plus d'une miche de pain par jour», a-t-il précisé.

Concernant son propre cas, Abu Salmiya affirme que l'occupation «n'a porté aucune accusation» contre lui, malgré trois procès, «ce qui signifie qu'ils m'ont arrêté pour des raisons politiques», a-t-il poursuivi.

L'intervenant explique que les détenus palestiniens sont soumis à de «graves tortures» quasi quotidiennes dans les cellules. «Nous n'avons rencontré aucun avocat et aucune institution internationale ne nous a rendu visite», a-t-il ajouté.

De son côté, Faraj Al-Samuni, un des prisonniers libérés hier, a déclaré à Al Jazeera qu'il a été soumis aux «méthodes de torture, physiques et psychologiques, les plus horribles» lors de son interrogatoire par l'armée israélienne. «J'ai été témoin du meurtre de sang-froid de détenus palestiniens dans les prisons de l'occupation. Les médecins parmi les prisonniers palestiniens ont été soumis aux pires formes de torture», a-t-il ajouté.

Réagissant à ces témoignages, le Mouvement de la Résistance Islamique (Hamas) a déclaré que l'état des prisonniers libérés confirme le «comportement criminel de l'occupation sioniste», a appelé la communauté internationale et les Nations Unies à «protéger les détenus», et a demandé au Comité international de la Croix-Rouge de «révéler le sort de milliers de détenus palestiniens qui ont été kidnappés par l'armée d'occupation dans la bande de Ghaza».

Nouvelles opérations de la Résistance à Ghaza et en Cisjordanie

De violents affrontements ont eu lieu hier dans le camp de Nour Shams à Tulkaram où l'armée sioniste mène une opération depuis plusieurs jours.

Les Brigades des martyrs d'Al-Aqsa, la branche militaire du mouvement Fatah, ont annoncé lundi que leurs combattants étaient engagés dans de violents affrontements armés avec les forces d'occupation israéliennes dans le camp de Nour Shams, dans la ville de Tulkarem, au nord de la Cisjordanie occupée.

Toujours à Nour Shams, un correspondant d'Al Jazeera a rapporté l'explosion d'une mine posée par la Résistance sur le chemin d'un véhicule militaire blindé israélien de type «Panter».

A Ghaza, les combats ont augmenté en intensité hier. Les Brigades Al-Qods, la branche militaire du Mouvement du Jihad Islamique, ont annoncé avoir bombardé les colonies entourant Ghaza avec des rafales de missiles, ainsi que les forces d'occupation pénétrant à Al-Shujaiya avec des obus de mortier.

A Rafah, les Brigades Al-Qods ont déclaré que leurs combattants ont ciblé un char sioniste Merkava avec un obus RPG au sud-ouest de la ville, et ont échangé des tirs d'armes automatiques avec des soldats de l'occupation dans la même zone.

De leur côté, les Brigades Al-Qassam, la branche militaire du Mouvement Hamas, ont annoncé avoir ciblé deux chars israéliens Merkava avec deux engins explosifs de type «Shaaz» dans le quartier de Shujaiya. Un autre char de type Merkava 4 (de dernière génération) a été visé avec deux dispositifs «d'action de commandement», au sud de la rue Al-Tayaran, dans le quartier Tal Al-Sultan de la ville de Rafah, au sud de la bande de Ghaza.

Al-Qassam a également indiqué que ses combattants ont visé une force israélienne retranchée dans une maison à Shujaiya, tuant et blessant les soldats qui s'y étaient retranchés.

Des sources israéliennes, citées par Al Jazeera, ont rapporté «des blessés et peut-être des morts» parmi les soldats israéliens piégés dans le dynamitage d'un bâtiment par les Brigades Al-Qassam à Rafah.

Plus tard dans la journée d'hier, l'armée israélienne a finalement reconnu la mort d'un soldat et la blessure d'un autre membre de la brigade Nahal lors de combats dans le sud de la bande de Ghaza. La radio militaire de l'occupation sioniste a rapporté que le soldat avait été tué par l'explosion d'un bâtiment piégé à Rafah.

En outre, Al Jazeera affirme, citant le journal israélien Yedioth Ahronoth, que l'armée a constaté, lors de l'opération en cours dans le quartier d'Al-Shujaiya, à l'est de la ville de Ghaza, que le Mouvement de la résistance islamique (Hamas) est entrain de se «réhabiliter militairement et financièrement», six mois après la première incursion terrestre sioniste dans cette région.

Par ailleurs, au moment où le ministre de la «Défense» de l'entité sioniste, Yoav Galant, affirme que son armée a besoin «10.000 soldats supplémentaires dans l'immédiat», la 12e chaîne israélienne, citée par Al Jazeera, a rapporté «qu'environ 900 officiers ont demandé au cours de l'année écoulée d'envisager la possibilité d'être libérés de leur contrat de service militaire».

Al Jazeera rapporte également que le journal israélien Haaretz a écrit, il y a quelques jours, que «des dizaines de soldats de réserve de l'armée ont déclaré qu'ils ne reprendront pas le service militaire à Ghaza, même s'ils devaient être sanctionnés».