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La «macronie» touchée mais pas coulée?

par El-Houari Dilmi

L'Algérie qui compte la diaspora maghrébine la plus importante en France, regarde par-dessus la jambe la dangereuse dérive droitière au pays de la « fraternité » ! L'arrivée en tête du Front national au premier tour des législatives, n'a pas suscité d'inquiétude palpable chez les étrangers établis en France ou même les citoyens français d'origine française. Une première explication à cela : la droite ou la gauche au pouvoir, cela n'influe pas vraiment ni sur le niveau ni sur la qualité de vie des gens d'abord trahis...par leur faciès. Et même si le suicide politique de Macron n'est pas encore mesurable en termes de retombées sur la France de demain, l'extrême droite va certainement entamer un virage à 180° en matière de politique migratoire. « Bardella a du sang algérien dans les veines » trouve le moyen d'ironiser, un Franco-Algérien, au sortir d'un bureau de vote. Pourtant, le fameux « j'aime les étrangers mais chez eux » si cher à Jean-Marie Le Pen, risque de devenir la nouvelle devise inscrite sur le fronton de la république française... « Votre programme c'est un Banco, il y a plein de promesses mais quand on gratte, il n'y a rien derrière », a décoché le PM Gabriel Attal, lors d'un débat télévisé avec Bardella, au sujet des propositions du RN sur les questions migratoires.

Brandie comme un épouvantail, « l'arrivée aux affaires du parti de Marine Le Pen, dont l'origine est très liée à l'Algérie française, plongerait la relation entre Paris et Alger dans une zone de turbulences », commente le journal « Le Monde », selon lequel la remise en cause de l'Accord franco-algérien de 1968, qui attribue aux Algériens un régime dérogatoire au droit commun des étrangers, en matière de circulation, de séjour et d'emploi, sur le sol français est une « priorité absolue ».

« La macronie a beaucoup pavé le chemin du RN », estime l'ancien ministre chiraquien Azouz Begag. Un grand boulevard s'ouvre donc devant « Le Grand Remplacement », alors pourquoi ne pas essayer le FN, « de toute façon, les autres sont tous pourris, usés, ils ont laissé la France partir à vau-l'eau » ...