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Au premier tour des élections législatives, l'extrême droite
française a confirmé les prévisions des sondages. Elle arrive en tête du
scrutin en acquérant un peu plus de 33 pour cent des suffrages. Soit environ le
tiers des votants, ce qui démontre que rien n'est encore joué et que l'on est
loin de la majorité absolue voulue par le Rassemblement national et encore
moins d'un champ ouvert pour gouverner le pays. L'avenir de la France dépendra
alors du bon vouloir des trois quarts des électeurs tournant le dos au binôme
Le Pen-Bardella.
Ou le RN gardera son carré limité d'opposants au sein de l'Assemblée nationale et tentera encore de ratisser les extrêmes en perspective des prochaines élections présidentielles. Ou la figure politique de la France changera du tout au tout en empruntant un grand virage pour laisser planer de très lourdes incertitudes sur toute l'Europe. Contrairement à l'idée que l'on voudrait aujourd'hui reçue et prétendue ancrée, la majorité du peuple français est farouchement opposée aux idées fascistes. Elle n'est pas oublieuse des drames infligés par le nazisme dans son histoire et demeure engaillardie par la sacralité de l'égalité, la liberté et la fraternité qu'elle a héritée de la révolution de 1789. Elle l'a prouvé à maintes reprises au cours du déroulement de sa cinquième république. Dans le bouillonnement électoral du moment, ce souvenir revient encore d'actualité pour interpeller la conscience française pour la soumettre à un nouveau choix. Punir sévèrement les lourdes maladresses des tenants du pouvoir qui se sont succédé jusqu'ici ou s'en tenir aux symboles censés préfigurer la teneur de sa noblesse. Empêtrée dans une crise économique, sociale et politique tenace, les options à prendre ne sont pas aisées. Le marasme persistant avec un monde qui se reconfigure, il est difficile d'accorder les cœurs et les esprits. C'est tout le dilemme du peuple français. |
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