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«Petit diplôme» et joie hystérique !

par El-Houari Dilmi

L'effusion exagérée de joie des parents après la publication des résultats du BEM a quelque chose de «paranormal» sous nos cieux si particuliers... Des scènes de folie ont été observées, dans les quartiers, les rues et même dans des salles des fêtes, pour fêter le «petit diplôme» du BEM décroché par des potaches qui ne comprennent pas, eux-mêmes, ce qui leur arrive.

Des chants et danses hystériques, des feux d'artifices, des tirs de baroud, de longs cortèges de voitures dans les rues, l'explosion de joie exprimée par les parents était d'une démesure telle que ce nouveau phénomène de société revient, chaque année, avec plus de joie exubérante, d'exagération et m'as-tu-vu qui n'augurent rien de bon. Ces mêmes parents qui ne s'inquiètent pas, outre mesure, de cet autre phénomène des plus étranges, celui du déchirement des cahiers à la fin de l'année scolaire. Quel enseignement tirer de ce comportement, sinon qu'il exprime une certaine révolte des élèves, parce que nos enfants ne sont pas heureux à l'école et détestent aller en classe. Ce rituel scandaleux qui revient chaque année, ne semble intéresser personne, ni le personnel de l'Education ni même les parents, qui semblent avoir perdu le contrôle de leurs enfants. Pour certains pédagogues, déchirer un cahier scolaire, symbole de connaissances et de savoir, exprime avant tout «une révolte ou une expression de malaise de la part des élèves contre un système éducatif qui a atteint ses limites et qui a besoin d'être revu». Pour d'autres psychologues scolaires et sociologues, «il s'agit beaucoup plus d'un SOS lancé par les élèves qu'un acte de manque de discipline, qui doit nous interpeller pour comprendre la psychologie de nos élèves, voire de nos enfants et leur relation avec l'école ».

Ajouté à cela le phénomène de la triche aux examens officiels de fin d'année, c'est tout le système d'enseignement en général qu'il s'agit de revoir. Vient ensuite la violence à l'école, pour finir par se rendre compte du grand malaise que vit l'Ecole algérienne, touchée dans sa réputation et son honneur. Alors pour un petit examen de fin de cycle moyen, il n'y a pas de quoi faire toute une tarte...de mauvais goût !