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Sauver les Palestiniens

par Abdelkrim Zerzouri

Comment sauver plus de 10.000 Palestiniens qui doivent être évacués pour recevoir des soins médicaux nécessaires en dehors de Ghaza ? Pour l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), qui a lancé un appel, le vendredi 28 juin, pour la prise en charge de ces malades, dont « 6.000 d'entre eux ont subi des traumatismes et plus de 2.000 autres souffrent de maladies chroniques », il y a urgence de « rouvrir le passage de Rafah et tout autre passage frontalier pour faire sortir ces personnes, et leurs vies peuvent être sauvées ». Mais, cette solution est difficile à mettre en pratique tant que les passages frontaliers restent sous le contrôle des israéliens, qui ne laissent filtrer que très rarement des évacuations de malades ou de rentrées de l'aide humanitaire. Tant qu'aucune partie n'a pu contraindre Israël à rouvrir les passages frontaliers, inutile de proposer des évacuations de malades par ces voies terrestres. Que reste-t-il alors comme solutions pour alléger les souffrances de ces malades qui peuvent mourir en l'absence d'une prise en charge médicale à l'étranger ? Le problème n'est pas nouveau, car il est posé depuis plus de six mois. L'alerte a été donnée par l'OMS depuis la destruction des hôpitaux palestiniens sous les bombardements des israéliens, et dès le mois de novembre 2023, les médecins sur place à Ghaza ont lancé des SOS à la Communauté internationale à propos du manque de médicaments et de structures de santé adéquates pouvant accueillir des malades. Dans ce sillage, la Turquie a proposé, en novembre 2023, d'accueillir jusqu'à 1.000 des 2.000 patients atteints de cancer et d'autres civils nécessitant des soins urgents suite aux dégâts occasionnés à l'hôpital de l'Amitié turco-palestinienne par des frappes aériennes de l'armée sioniste. D'autres parties se sont également manifestées pour remédier à la situation d'urgence sanitaire provoquée par ce que certains ont qualifié de « crise des hôpitaux à Ghaza », à l'enseigne de la France, qui a envoyé un bâtiment de guerre équipé pour remplir des missions sanitaires, et l'engagement de discussions entre le gouvernement français avec l'Égypte en vue d'établir un centre médical militaire terrestre, ou encore l'installation d'hôpitaux de campagne près du point de passage de Rafah, ainsi que des soutiens dans ce même cadre annoncés par d'autres pays, mais plus de sept mois plus tard, on se retrouve avec plus de 10.000 Palestiniens à évacuer pour des soins hors de Ghaza ! La question se pose alors, à quel niveau a coincé cet élan humanitaire pour secourir les malades et les blessés palestiniens ? Le Président Tebboune a annoncé, à l'occasion de l'inauguration de la Foire internationale d'Alger, l'engagement de l'Algérie de réaliser des hôpitaux de campagne au profit de la bande de Gaza, dans les plus brefs délais, afin d'apporter l'aide aux équipes médicales et leur permettre de soigner les blessés, en pleine guerre d'extermination menée par l'entité sioniste contre l'enclave, mais il reste à savoir si on pourrait les établir dans des lieux sûrs et accessibles pour les malades et les blessés palestiniens. La seule solution pour ces malades et pour les Palestiniens en général reste le cessez-le-feu.