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On ne meurt pas de faim, on meurt de l'indifférence de ce monde

par El Yazid Dib

L'hypocrisie viscérale, voire génétique de l'entité sioniste quand elle dit: «marquer une pause tactique pour faciliter l'aide humanitaire» n'est pas de nature à rassurer la paix ou à énoncer une vérité.

C'est faux. Cette déclaration « d'arrêt humanitaire» n'est qu'un répit forcé pour ces froussards, imposée par ceux qui ne se lassent jamais d'aimer pour les défendre, la terre et la liberté. Et puis, depuis quand, cet Etat meurtrier connaît-il le sens de l'humanité ? Par définition ou par essence le sionisme est l'une des viles idéologies les plus inhumaines.

Son armée est usée. Ses soldats sont à bout de force, de patience, son aura s'est flétri, son invincibilité s'est avérée leurre. Ils ne voient rien venir de ce que Neten-yahu leur a promis. Ni libération d'otages, ni destruction de la résistance, ni élimination de Hamas ou d'autres groupes de militants courageux. Que des ruines, de la désolation et des illusions.

Sans scrupule aucun, ils ont tout fait, tuer en masse, massacrer à volonté et le Palestinien est toujours fier et debout dans son empan. Ils croient qu'en affamant un homme, on le forcera à sacrifier son idéal ou ira prendre le chemin de croix, de la Nekba. Un air d'indépendance vaut mille sacs de farine. Ils oublient cependant qu'ils font face non pas à des estomacs vides de nourriture mais à des cœurs pleins de détermination. Si la faim fait plier les entrailles, fait tuer les bébés ou inquiète les mamans, l'honneur de résistance ne s'ébranle pas chez ce peuple décidé par avance à mourir. En aucun cas la faim n'a touché quelqu'un qui se prédestine volontiers vers la gloire du martyre. L'indifférence mondiale avait fait plus de morts qu'aurait fait la faim dans le monde. Les bombardements massifs ne suffisent plus pour plier la volonté d'un peuple à combattre pour sa liberté.

Les milliers de morts, d'autres encore sous les décombres, sans sépulture n'ont pas suffi à briser l'espoir du Ghazaoui. Voilà qu'ils accentuent l'option « famine ». Croyant avoir affaire à un troupeau en quête de pâturage, le poussant à la transhumance pour un brin de foin ; ils trouvent là un peuple qui ne craint nullement le creux du ventre et s'il mange à sa faim, c'est une exception historique. Néanmoins l'on trouve toujours quelque chose à mettre sous la dent. La faune et la flore sont plus généreuses, toutefois que les ballots alimentaires qu'on refuse d'acheminer. Car l'appétit d'un brave s'arrête là où commence le défi d'un affameur.

Dans cette bande l'on ne se nourrit pas de chips comme l'on ne se désaltère pas de canettes Coca. Les nourrissons ne prennent ni ‘Guigoz' ni ‘Gallia', ils tètent le miel, l'olive et le gland du sein de cette mère-légende qui a allaité l'histoire de génération en génération. S'ils meurent en lot, ils ne meurent pas de faim mais du mal de ce monde qui ne fait rien. Qui regarde et soupire.