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L'inaction
européenne face à la tragédie humanitaire à Ghaza.
L'Europe a-t-elle réellement cessé de cautionner les atrocités commises à Ghaza. C'est une interrogation essentielle pour comprendre
la profondeur de l'engagement européen dans ce conflit déchirant et prolongé.
Il est indéniable que quelques changements mineurs ont été observés dans les
positions européennes. Les responsables politiques s'aventurent à exprimer leur
«inquiétude» face à la détresse humanitaire à Ghaza,
en invoquant de plus en plus souvent le «droit international» dans leurs
déclarations. L'appel à un cessez-le-feu lors du sommet du Conseil européen du
21 mars en est une illustration récente, depuis cette date beaucoup de sang a
coulé et avec plus d'atrocité.
Ces gestes de façade restent largement symboliques et n'entraînent aucun changement significatif sur le terrain. Malgré ces faibles signes de préoccupation, les positions européennes évoluent avec une lenteur et une prudence affligeantes. Ce changement timoré reflète encore un soutien tacite au génocide en cours, qui continue de faire rage sous nos yeux. Quelques pays isolés, comme la Belgique, l'Irlande, l'Espagne, Malte et la Norvège, font figure d'exception en adoptant des positions plus critiques. Néanmoins, les critiques adressées à l'entité sioniste par la majorité des instances européennes restent timides et sélectives, trahissant une réticence à s'engager pleinement contre les actions meurtrières. L'Europe possède pourtant le pouvoir d'arrêter cette guerre par un arsenal de sanctions économiques et politiques. Mais l'absence d'une volonté politique claire et déterminée empêche l'application de telles mesures décisives. L'opposition à l'invasion de Rafah, bien que nette, ne se traduit pas par une opposition générale à la guerre, soulignant une approche incohérente et cruellement insuffisante. Un autre aspect crucial est la poursuite de l'approvisionnement militaire sioniste par des pays européens. De plus, les accords de partenariat et de coopération avec le responsable du génocide restent inchangés, montrant une forme de soutien indirect mais puissant. Cette continuation met en lumière une complicité tacite qui perpétue la violence et l'oppression. L'Europe prétend agir en évoquant l'aide humanitaire et le soutien à une solution à deux États, mais sans impact réel sur la situation. Les critiques se concentrent souvent sur le comportement des colons extrémistes, laissant l'armée sioniste largement exemptée de blâme. Cette approche sélective et hypocrite réduit l'efficacité des critiques et des mesures proposées. Il est grand temps de reconnaître que l'Europe soutient le génocide à travers un appui militaire, politique et médiatique. Ce soutien est crucial pour la poursuite de la guerre sioniste, facilitée par un soutien américain et occidental. Le rôle de l'Europe dans cette dynamique meurtrière ne doit pas être sous-estimé. Le discours officiel européen justifie souvent par avance les actions militaires contre les civils palestiniens, en maintenant un récit unifié qui excuse la brutalité de l'armée d'occupation. L'Europe, championne des belles paroles mais lâche dans les actes : le scandale de son traitement de la question palestinienne. Alors que le conflit à Gaza ne cesse de s'envenimer, marqué par des mois de massacres, de victimes civiles et de destructions à grande échelle, la réponse de l'Europe est un véritable scandale. Certes, on a pu constater un changement partiel de positions, mais celui-ci est resté largement insuffisant et est intervenu de manière terriblement tardive, trahissant une inaction coupable face à l'horreur de la situation. Comment ne pas être révolté par cette lâcheté européenne ? D'un côté, l'Europe se complaît dans des déclarations molles et des appels diplomatiques dénués de toute substance, de l'autre, elle se refuse obstinément à prendre les mesures concrètes qui permettraient d'arrêter ce génocide et ce nettoyage ethnique. Cette apparente impuissance cache en réalité une profonde contradiction entre les belles paroles et les actes dérisoires. Plus écœurant encore, cette passivité désespérante contraste avec la fermeté remarquable dont fait preuve l'Europe dans d'autres conflits, comme l'invasion russe de l'Ukraine. Comment ne pas y voir un scandaleux deux poids, deux mesures, qui jette le discrédit sur les prétendues valeurs européennes en matière de droits humains et de justice internationale ? Il est grand temps que l'Europe réévalue ses positions et actions de manière urgente. Ses déclarations doivent enfin s'aligner sur le droit international et les droits humains, et se traduire par des mesures concrètes et déterminées, capables d'induire un véritable changement sur le terrain. Sinon, comment pourra-t-elle encore se prévaloir d'être le champion des valeurs démocratiques et du respect de la dignité humaine ? |
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