Figurant durant les années 2010-2013 parmi un canevas de projets de modernisation, fruit d'une imagination débordante qui promettait de transformer Oran, à court terme et à peu de frais, en une métropole futuriste digne d'une ville utopiste, la nouvelle marina d'Oran est aujourd'hui un projet bien réel. Qu'est-ce qui a changé pour que la marina passe entretemps d'une vue d'esprit, d'une illusion d'optique, à une idée qui prend corps, une réalité ?

La réponse est toute simple : ce sont les actes. Au lieu et à la place des longues réunions dans les travées de l'hémicycle pour débattre sur le pourquoi du comment, les actions ont pris le relai au temps de l'actuel exécutif, qui est allé droit au but pour concrétiser l'idée d'un vrai pied dans l'eau pour la ville d'Oran sous forme d'une marina moderne. L'émergence d'un site qui s'y prête, à savoir l'espace créé sur son passage par la pénétrante autoroutière du port d'Oran, a constitué un élément accélérateur pour le projet, dans le sens où il a non seulement économisé à la wilaya l'effort et le temps de recherche et de prospection mais il lui a offert sur un plateau, au sens propre comme au figuré, un site déjà viabilisé -partiellement du moins- et relié aux voies de transport terrestre. Un site clé en main ou presque. Interrogé par Le Quotidien d'Oran à ce sujet, le wali Saïd Sayoud a en effet confirmé la prise en charge par ses services d'un projet relatif à l'aménagement d'une nouvelle marina sur la frange marine côtoyant la pénétrante portuaire. « Effectivement, je confirme qu'il existe un projet de marina qui figure sur le plan d'aménagement global de la pénétrante du port d'Oran », a-t-il déclaré. En fait, la marina projetée est composée de deux parties, selon les explications du wali.

UNE MARINA FRUIT D'INVESTISSEMENT PUBLIC-PRIVÉ

« Le premier point se trouve juste en contrebas de l'Hôtel Fours Points. J'ai eu à m'entretenir avec les responsables de l'ex-Sheraton d'Oran (actuellement Hôtel Bay Oran, géré par le groupe Accor) qui sont partenaires dans la partie qui les concerne de la marina avec la Société algérienne du tourisme. Ce projet est en phase d'étude pour sa finalisation et la concrétisation sera dans quelques mois », a ajouté le chef de l'exécutif local.

« La deuxième partie du projet se trouve de l'autre bord de l'autoroute, tout au long du rivage qui la longe côté mer », a-t-il encore indiqué. Alors que la connexion routière côtoyant le rivage par enrochement sur mer et se frayant un long tunnel en falaise en est à sa dernière ligne droite, l'opération d'aménagement de tout l'espace adjacent porte désormais un intitulé officiel : la nouvelle Marina. Tel n'était pas le cas, il faut bien le noter, avant cette déclaration du wali, puisque nous étions jusque-là dans une thématique générale, plutôt vague et imprécise, quant à l'usage qui sera fait de cette nouvelle bordure côtière mi-naturelle mi-artificielle. C'est donc l'élément structurant d'un ensemble d'aménagements dans cette zone de contact entre la terre et la mer, ou ce qui pourrait être appelé superficiellement une micro-ZET en milieu citadin.

Il est par ailleurs tout à fait évident que pour les pouvoirs publics locaux et les aménageurs, le projet de valorisation de cet espace côtier doit contribuer au développement de la ville d'Oran et la promotion de son image. Ce pan d'espace, en effet, constitue une zone restée longtemps à l'écart des évolutions successives qu'a connues la ville et qui concentre un certain nombre de problèmes qu'il devient urgent de résoudre.

EN ATTENDANT UNE STATION BALNÉAIRE INTÉGRÉE AUX ANDALOUSES

Officiellement, il s'agit de faire d'Oran « une ville au bord de l'eau » -ce qu'elle n'a jamais été- de lui permettre d'acquérir ainsi une nouvelle identité et de diffuser une nouvelle image d'elle-même. L'on saura par ailleurs qu'un port de pêche et de plaisance sera aménagé au niveau de la plage de La Madrague, à mi-chemin entre Bousfer-plage et Les Andalouses. Ce projet qui sera réalisé dans le cadre du programme de développement des ports de pêche et de plaisance sera financé par le Groupe SERPORT.

Ce projet vise à répondre aux attentes exprimées par les professionnels de la pêche et de la plaisance. Un programme d'optimisation des ports de pêche et de plaisance existants, d'un montant global de 3 milliards DA, a été lancé par la SGPP, filiale de SERPORT. Les projets de ports de plaisance sont certes utiles pour la capitale de l'Ouest, mais les acteurs du tourisme plaident pour un mégaprojet plus ambitieux, plus global et plus durable: la création d'une station touristique intégrée.

Oran qui offre un immense potentiel touristique en matière de plaisance et de tourisme écologique, a plus que jamais besoin d'une station balnéaire intégrée. Un tel grand projet réunira en un site unique avec un ensemble de services et d'équipements que les hôtels ne peuvent offrir séparément.