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11 martyrs et plus de 40 blessés à Rafah: Israël bombarde des tentes de déplacés

par Mohamed Mehdi

Vendredi, 259e jour de l'agression contre Ghaza, le nombre de victimes civiles de la barbarie sioniste s'est élevé à 37.347 martyrs et 85.372 blessés, a indiqué le ministère de la Santé de l'enclave.

La même source a précisé que l'occupation a commis, durant les précédentes 24 heures (jeudi) deux massacres contre des familles dans la bande de Ghaza, faisant 10 martyrs et 73 blessés transférés vers les hôpitaux. La veille, le bureau des médias du gouvernement de Ghaza a annoncé le martyre de Salim Al-Sharafa, présentateur et journaliste à la chaîne satellite Al-Aqsa. La même source a indiqué que le nombre de journalistes martyrs dans l'enclave s'est élevé à 152, depuis le début de l'agression le 7 octobre 2023.

Vendredi le ministère arménien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué que son pays reconnaît officiellement un État palestinien. « L'Arménie soutient une résolution de l'ONU sur un cessez-le-feu immédiat à Ghaza et est favorable à une solution à deux États au conflit palestino-israélien », indique le même communiqué. Après un mois et demi de l'incursion terrestre de l'armée israélienne à Rafah, « la ville entière est une zone d'opérations militaires » et « il n'existe actuellement aucun hôpital ou centre de santé fournissant des services médicaux », a déclaré, hier, le maire de la localité. Cité par des médias palestiniens, le maire de Rafah, Ahmed Al-Sufi, a précisé que certaines places résidentielles « ont été complètement détruites », ajoutant que la ville connaît une catastrophe humanitaire, que des gens meurent dans leurs tentes à cause des bombardements israéliens, et que les habitants de la ville et ceux qui y ont été déplacés des autres régions de Ghaza manquent des produits de première nécessité depuis plus de 45 jours.

Vendredi, l'armée d'occupation sioniste a bombardé plusieurs régions de Ghaza. Depuis l'aube à la mi-journée, les attaques israéliennes ont fait au moins 21 martyrs et des dizaines de blessés, ont déclaré des sources médicales à Al Jazeera. Un bombardement israélien sur le centre de la ville de Ghaza, a fait 5 martyrs et plusieurs blessés, a rapporté un correspondant d'Al Jazeera. Dans la ville de Ghaza également, un bombardement de l'armée d'occupation israélienne d'une zone proche du stade Al-Yarmouk, a fait 5 martyrs et plusieurs blessés. Un correspondant d'Al Jazeera a expliqué que tous les martyrs étaient des travailleurs de la municipalité qui tentaient d'exploiter des puits d'eau pour alimenter la population.

Intenses bombardements à Rafah

Après les bombardements de la matinée au nord et à l'ouest de la ville de Rafah, qui ont fait deux martyrs et un blessé dans la région de Khirbet Al-Adas, plusieurs autres blessées lors d'un attaque visant les environs immédiats de tentes abritant des personnes déplacées, l'armée israélienne a renouvelé ses bombardements dans l'après midi dans différentes régions du gouvernorat du sud de Ghaza, faisant un carnage.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté à propos de la situation à Rafah que des chars israéliens tentaient d'avancer vers les zones du quartier saoudien et de Tal al-Sultan, et qu'au même moment un bombardement a visé les environs de la Place des Martyrs, au centre de la ville, faisant au moins un martyr. Par ailleurs, les tirs des chars sionistes à proximité de tentes abritant des personnes déplacées, à l'ouest de la ville de Rafah, ont fait plusieurs martyrs et des blessés. Les premières estimations de ce carnage, selon un correspondant d'Al Jazeera, faisaient état d'au moins 11 martyrs et de plus de 40 blessés. Les forces d'occupation ont également incendié plusieurs maisons dans des quartiers de la ville de Rafah avant de s'en retirer.

Alerte à une catastrophe sanitaire dans les gouvernorats du Nord

Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan, Hossam Abu Safiya, a mis en garde, vendredi, contre une catastrophe humanitaire dans les gouvernorats du nord de Ghaza, en raison de la forte détérioration des conditions sanitaires due à la propagation des épidémies, notamment l'hépatite C, et de la famine. Dans une déclaration à l'agence Anadolu, Abou Safiya a affirmé : « La situation dans la bande de Ghaza et dans les gouvernorats du nord est très mauvaise. Nous travaillons en l'absence de fournitures médicales, de consommables et de médicaments ». « Le spectre de la famine balaie à nouveau la région et il y a un manque de disponibilité d'aliments à valeurs nutritionnelles diverses.

Environ 214 enfants sont arrivés à l'hôpital en 14 jours, montrant des signes de malnutrition, dont plus de 50 cas souffrant de malnutrition avancée, et 6 cas dans un état critique et traités pour malnutrition sévère dans l'unité de soins intensifs », a-t-il ajouté.

Le directeur de l'hôpital Kamal Adwan a précisé que ces enfants ne survivent que « de solutions de réanimation », qu'ils « n'ont pas de lait ni de nourriture spéciale », « ce qui constitue une menace pour leur vie ». Abu Safiya a appelé à faire entrer d'urgence du « carburant, de la nourriture et des fournitures médicales » car, dit-il, « nous sommes confrontés à une catastrophe ».

De son côté, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a estimé que la « trêve tactique » annoncée par l'armée sioniste « n'a eu aucun impact sur l'acheminement de l'aide humanitaire » qui reste bloquée, en particulier depuis la destruction du point de passage de Rafah entre Ghaza et l'Egypte. Richard Pepperkorn, représentant du bureau de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, a confirmé que la « trêve tactique » quotidienne annoncée par Israël dans le sud de la bande de Ghaza « n'avait aucun impact » sur l'accès humanitaire. «Nous, en tant qu'ONU, nous pouvons dire que nous n'avons constaté aucun impact sur l'arrivée de l'aide humanitaire depuis cette annonce unilatérale de cette trêve tactique », a déclaré Pepperkorn lors d'une conférence de presse à Genève.

À son tour, Jens Laerke, porte-parole du Bureau de coordination des urgences des Nations Unies, a confirmé que l'aide humanitaire « était très faible » et a souligné que les travailleurs humanitaires « ne peuvent pas se rendre en toute sécurité au point de passage de Kerem Shalom » pour faire transiter des marchandises depuis Israël vers Ghaza, précisant que « le carburant est entré en quantités limitées ».

Les attaques israéliennes sur différentes zones de Ghaza empêchent l'acheminement de nourriture, mais également du carburant, des médicaments et des fournitures de soins aux hôpitaux soumis à une forte pression due à l'afflux des blessés. «Nous constatons une pression exercée sur les établissements de santé en raison de l'afflux massif de blessés et de victimes des attaques israéliennes, et le fait que des attaques incessantes aient lieu à proximité des hôpitaux suscite beaucoup d'inquiétude et de panique », a indiqué hier le journaliste Hani Mahmoud, dans un reportage depuis Khan Younes.

« La pérennité de ces établissements de santé suscite des inquiétudes, car les attaques empêchent l'arrivée de fournitures de base dans ces hôpitaux.

Ils ont détruit les infrastructures et les routes menant aux hôpitaux, entravant tout et provoquant des retards dans la livraison des fournitures médicales et dans la circulation des ambulances lorsqu'elles sont envoyées », a-t-il ajouté.

A Ghaza, un autre hôpital a été déclaré hier «hors service». Vendredi, le directeur de l'hôpital indonésien de Beit Lahia, au nord de l'enclave de Ghaza, a annoncé que l'établissement était hors service, faisant état également d'une grave pénurie de personnel médical.