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Cinquième ère géologique

par Abdou BENABBOU

Tout compte fait, lorsque le décompte des années et des siècles se réduit à la comptabilité des jours et des heures ne sommes-nous pas de simples spectateurs du défilé des ères géologiques. De passage, la quatrième s'écoule et donne l'impression que la cinquième s'entame avec une perception humaine sommaire sur le réchauffement climatique. Il est vrai que la hantise devant un monde qui s'effrite devient si tenace qu'il ne reste plus qu'un pas entre le sort des mammouths disparus et celui de l'espèce humaine.

Les indices et les annonces de la nature ne sont pas trompeurs. Les glaciers et les banquises polaires se diluent et des îles disparaissent. L'errance et les déplacements des populations se comptent par millions et se multiplient. Alors que les violences et les extrêmes se gonflent et se rejoignent de bout en bout, ce n'est probablement là que les signes annonciateurs d'une nouvelle grande phase géologique qui se présente pour reconfigurer les espèces terrestres. Sinon un éclairage pessimiste sur la lente disparition de l'homme.

L'histoire a l'art de se répéter. Elle seule sait demeurer fidèle accompagnatrice des grandes évolutions du monde. Ses témoignages sont incessants malgré la surdité et l'aveuglement de l'espèce humaine.

Les chamailleries politiques, les rigides planifications géostratégiques des apparentés de la puissance et de la force ne seraient réduites qu'à un espace infime et à l'exiguïté du temporel figé par l'infantilisme humain.

Les présentes ébullitions politiques et sociales ne seraient donc que de la pacotille qui cache un extrémisme plus vaste et plus réel indicateur d'une nouvelle ère géologique.

Nous restons coincés dans les plates recherches de l'identification des faits et des événements sans nous rendre compte de la profondeur de l'existence en transformation. Les jeux et les calculs des prétendues forces politiques à travers le monde peuvent s'avérer de petites escarmouches à côté d'une immense révolution que la nature drastique peaufine.