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Tlemcen: Menace sur la production d'ovins

par Cheikh Guetbi

Au lendemain de l'Aïd El Adha, le constat dans le secteur de la production animale est particulièrement alarmant. Des experts des services agricoles et du commerce sont unanimes : le sacrifice de cette année risque d'avoir des répercussions désastreuses sur la production ovine et, par conséquent, sur les prix de la viande et des ovins, présageant une situation encore plus difficile pour le sacrifice de l'Aïd de l'année prochaine. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette crise : les conditions climatiques défavorables, marquées par une sécheresse persistante, ont considérablement réduit les espaces de pâturage. En parallèle, l'inflation galopante et les pratiques spéculatives ont fait grimper les coûts de l'alimentation animale et des soins sanitaires. Ces éléments ont contribué à une flambée sans précédent des prix des ovins, rendant le sacrifice traditionnel de l'Aïd El Adha inabordable pour de nombreuses familles à faibles revenus. Pour faire face à cette situation, bon nombre de ménages se sont tournés vers des solutions moins coûteuses à savoir la brebis et l'agnelle en raison de leurs prix relativement moins élevés (entre 60.000 DA et 80.000 DA pour une vingtaine de kilogrammes) et ce malgré l'interdiction de leur sacrifice pour la préservation de la reproduction ovine.

Cette pratique, particulièrement cette année, a entraîné un abattage massif de ces femelles reproductrices. Selon un ingénieur agronome spécialisé dans la production animale, le cheptel reproducteur a accusé un sérieux déficit pour la production future estimée à 30%. Les conséquences de cette situation sont multiples et potentiellement dévastatrices. Ce déficit du nombre de femelles reproductrices compromet la production ovine ce qui pourrait exacerber la pénurie et faire grimper encore davantage les prix des ovins l'année prochaine et, par extension, celle de la viande.