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Bruxelles tempeste, Pékin ricane

par Abdou BENABBOU

Nouvelle ère, nouvelles mœurs, le 4x4 chinois a entamé sa parade sur les routes algériennes en n'ayant rien à voir avec les défilés de la Zastava des années 80. A 200 millions de centimes, seulement devrait-on dire, il fait presque preuve d'une certaine provocation face aux cylindrées acquises à coups de milliards. L'industrie automobile chinoise ne se contente pas de petits clins d'œil à l'adresse des marchés au rabais et a fini par montrer ses grands crocs pour conquérir le monde entier.

En ce moment et comme attendu, elle provoque une visible secousse maladive au sein de la Commission européenne qui comme à son habitude renouvelle un grand malaise face à l'invasion des produits chinois.

Bruxelles estime que Pékin ne joue pas franc-jeu et amplifie son offuscation face au dévolu chinois sur le marché européen de l'automobile électrique. Des responsables politiques font montre d'un simplisme évident feignant d'ignorer que la Chine a déjà la mainmise sur le commerce global mondial. Ils préconisent une forte taxation sur l'importation des véhicules notamment électriques pour préserver l'écoulement de leur propre production. L'initiative proposée par Bruxelles frise le haut degré de la mauvaise parodie dès lors que les Chinois ont déjà installé leurs usines de production de voitures au cœur même de l'Europe.

Pékin pourra avoir le loisir de ricaner devant l'ineptie européenne qui ne tient pas compte d'une globalisation commerciale mondiale au cœur de laquelle les Chinois ont placé tous leurs pions. Leurs succès industriels et leurs hardiesses économiques ont aimanté dans tous domaines les consommateurs du monde entier. De plus, forts d'une population de plus d'un milliard d'habitants, ils ont un atout capital en mesure d'infléchir les tentatives d'engagement de bras de fer en matière d'échanges commerciaux.

Déjà, au rythme des vociférations de Bruxelles, les producteurs et les exportateurs européens vers la Chine se tiennent le ventre et redoutent de resserrer davantage leurs ceintures. Autant pour eux que pour les consommateurs, relever le mur contre les Chinois est en leur totale défaveur.