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«La marche des drapeaux» et le fantasme de «Jérusalem»

par El Yazid Dib

«La marche des drapeaux» est une manifestation ubuesque organisée par les Israéliens les plus extrémistes au sein même de la ville d'El Qods. Il s'agit pour eux de Yom Yerushalaïm (jour de Jérusalem) pour célébrer la prise de la ville après l'occupation et l'annexion de sa partie palestinienne à la suite de la guerre de 1967.

L'ONU ne reconnaît pas cette annexion qu'elle juge d'ailleurs illégale et contraire au Droit international. Ça ne leur suffit pas d'avoir semé la mort dans chaque parcelle qu'ils occupent, ça ne leur suffit pas de faire tomber à l'eau tous les accords de paix, ça ne leur suffit pas d'avoir rendu Ghaza en ruines après avoir rasé des dizaines de milliers de morts, les voilà, en éternels insatiables de terre et de sang, vouloir tout accaparer.

Nous ne sommes plus devant le «rêve du grand Israël» nous faisons face à un délire infinissable plein d'animosité et de violence. Cette entité traîne des récits illusoires d'un édit biblique trop complexe car basé sur la fausseté du déroulement historique de la région et falsifié par des apôtres renégats. Rien ne leur appartient en somme, ni la vérité, ni les lendemains. Rien n'est inscrit en leurs noms et prénoms dans le cadastre divin ou dans les registres fonciers de la conservation prophétique. Ils ne sont légataires d'aucun testateur. Individus perdus dans l'errance des successives chronologies, rien ne les rassemble que cette libido sioniste qui, à partir de fragments de nationalités éparpillées, en a fait un conglomérat de «salot». Rien ne les anime si ce n'est cet instinct de maléfices et d'immoralité à revisiter l'histoire pour se faire passer comme victime séculaire, persécutée et chassée de la «terre promise». Les Israéliens d'aujourd'hui ne sont pas les juifs d'antan. Ce «peuple élu» n'existe plus. Il n'y a que du mercenariat et du recrutement populaire de tout apatride en quête d'une installation de confort dans l'une des colonies usurpées de force aux vrais autochtones. Pour aspirer à la constitution d'un peuple, selon les définitions usuelles, il faudrait avoir un passé commun avec tous ses identifiants culturels, une cohabitation sans rupture sur un sol unique, sinon ça ne sera qu'un regroupement de fascistes. Un ramassis emballé dans un foyer national «juif». Alors, venir aujourd'hui brandir un drapeau artificiel et piétiner les lieux sacrés des Palestiniens, tant musulmans que chrétiens pour une idéologie mythique n'est qu'un autre fantasme débordant. El Qods n'est pas une affaire de circulation d'étendards, ni d'agitation fanatique, c'est le cœur d'une humanité irrigué au sang palestinien.