Il doit être promoteur pour le pays que des jeunes candidats au baccalauréat s'échinent à tenter aujourd'hui d'escalader les marches de la promotion sociale même s'ils n'échappent pas à la douce naïveté qu'impose l'immédiateté.

Ils sont plus d'un million impliqués dans un des exercices de la vie en se figurant avec une sérieuse volonté des perspectives de portes ouvertes sur un futur dont nombreux ne savent probablement que peu. Se fondre dans le marché de l'emploi, fonder une famille et lui garantir santé et éducation, et se loger n'est pas un élan pour une villégiature mais un réel combat. Plus la démographie gagne en expansion et plus le monde rétrécit en multipliant ses affres et ses dégâts, plus l'avenir devient douteux.

Le baccalauréat n'est pas un concours pour la survie mais une volonté pour s'inscrire dans la vie avec le désir de conquérir une place dans la société. Une certification et un outil pour entamer une existence privée avec un minimum de sérénité. Le reste, l'infini reste suivra pour une marche adaptée aux environnements des décennies et des quotidiens.

Derrière, bien derrière, toute une vie nationale bout de préoccupations, de réflexions, d'attentes, de responsabilités, de défis attendant au tournant une nouvelle génération avec ses besoins, ses droits et l'espoir de trouver des réponses à de lourdes exigences et sollicitudes. Evaluer le poids effarant de la charge que portent sur leurs dos les dirigeants du pays est aisé. Satisfaire les multiples besoins d'une population de plus de 45 millions d'habitants n'est pas une sinécure avec l'obligation de préparer l'arrivée en force des futures générations. Education, santé, emploi, logements, transports ne sont pas de simples préoccupations d'autant qu'elles recommandent d'autres essentiels liens pour parfaire leur interconnexion.

Le baccalauréat ne serait qu'un des symboles d'émancipation et les futurs bacheliers ne seront pas des électrons libres car ils seront soumis à des dépendances liées censées façonner et consolider une réelle souveraineté nationale.