La supervision, la semaine dernière, du chantier de transfert d'eau potable d'Araba vers Tafraoui, nouvelle zone industrielle comprise, a servi de contexte pour interroger le wali sur des thèmes en relation avec la dynamique économique que connaît la métropole d'Oran, l'investissement et les plus grands projets structurants. S'en servant comme d'un préambule pour sa synthèse, Saïd Sayoud a poussé l'analyse bien au-delà du simple petit détail lié aux retombées fiscales et parafiscales qu'aura le parc industriel en cours d'évolution sur la modeste région de Tafraoui, objet de la question préliminaire qui lui a été posée par Le Quotidien d'Oran. «Personne ne disconvient, Oran est aujourd'hui une vraie métropole.

On a la réunion structurée et hiérarchisée d'une ville centre et des agglomérations qui l'entourent, avec un phénomène d'étalement urbain accéléré, attirant tous les types de flux : humain, financier, économique, etc. », souligne-t-il d'entrée. Le chef de l'Exécutif local développe : « Sur le plan économique, chaque commune de la wilaya possède un strict minimum de regroupements d'activités et d'investissements. Au premier plan, il y a les pôles économiques. Je citerai à titre d'exemple le pôle d'Arzew, spécialisé dans les hydrocarbures et l'industrie pétrochimique, où pas moins de 16 filiales du groupe Sonatrach sont installées. Pas loin de là, il y a le pôle de Béthioua avec notamment le géant de la sidérurgie Tosyali. Ici même, à Tafraoui, la nouvelle zone industrielle, qui est en plein essor, abrite déjà en son sein un pôle en devenir spécialisé dans l'industrie automobile.

UNE 2e LIGNE DE MONTAGE DE L'USINE FIAT AVANT LA FIN DU MOIS

En décembre dernier, l'usine Fiat du groupe Stellantis a été inaugurée. D'entrée de jeu, elle a créé 600 postes d'emploi et passera à 1.200 en 2026. Sous peu, courant ce mois de juin, on va inaugurer la deuxième ligne de montage semi-automatique et l'année prochaine, on compte ouvrir d'autres ateliers dont ceux de la peinture et de la soudure de carrosserie. L'extension de l'usine, lancée en mars, permettra d'augmenter le taux d'intégration locale et d'améliorer l'employabilité dans le secteur, de créer jusqu'à 2.000 emplois à terme et de contribuer au développement de l'industrie automobile nationale ». A l'évidence, bien plus importante que la fiscalité locale des entreprises établies et ses retombées directes sur les collectivités territoriales, la dynamique économique induite par effet d'entraînement est la vraie valeur ajoutée en ce qu'elle est la source de richesses et la génératrice d'emplois. « Il est évident que le village de Tafraoui et ses abords connaissent au fil de l'expansion de la zone industrielle d'à-côté, et plus particulièrement depuis l'arrivée de Fiat, un dynamisme socioéconomique croissant. Il n'y a pas que Fiat dans ce grand parc industriel, d'autres fabriques et pas des moindres étant déjà opérationnelles. D'autres y sont déjà domiciliées et seront installées au fur et à mesure que cette ZI grandit, sachant qu'on va lancer très bientôt la 2ème tranche de la viabilisation de la plateforme », ajoute encore le wali.

PLUS DE 300 PROJETS NOUVELLEMENT APPROUVÉS OU DÉBLOQUÉS

Pour étayer le nouvel élan de l'économie à l'échelle de la wilaya d'Oran, il précise que « durant les deux dernières années, plus de 300 projets d'investissement ont été approuvés, dont certains débloqués après la levée de réserves en un temps record, qui sont actuellement en cours de concrétisation par leurs porteurs. A cela s'ajoutent plus de 100 arrêtés d'exploitation définitifs et plus de 200 arrêtés provisoires remis à leurs bénéficiaires ». Parmi les grands projets structurants, M. Sayoud cite celui de la nouvelle aérogare de l'aéroport international Ahmed Ben Bella, d'une capacité d'accueil de 3,5 millions de passagers par an, extensible à 6 millions, l'extension du port d'Oran qui permettra de recevoir des navires de grand tonnage de type Panamax (ce qui portera la capacité de traitement du port à plus de 1 million de conteneurs par an), l'expansion et la mise à niveau du port d'Arzew qui, lui, permettra notamment de renforcer son trafic et de le diversifier (import/export hors hydrocarbures), soulignant au passage l'élément le plus important de ce projet, selon lui, à savoir : le chantier naval dont la première structure dédiée à l'entretien et la réparation sera réceptionnée au mois de novembre prochain, en attendant l'achèvement de la partie spécialisée dans la fabrication navale à proprement parler. Et le wali Saïd Sayoud de conclure un peu plus loin : «Oran est promise, à en juger de ce dynamisme, à un avenir brillant».