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Intenses bombardements sionistes: Plus de 210 martyrs dans le centre de Ghaza

par Mohamed Mehdi

Samedi, 246e jour de l'agression sioniste contre l'enclave de Ghaza, le nombre de victimes a atteint au moins 36.801 martyrs et 83.680 blessés, a indiqué hier le ministère de la Santé de l'enclave.

La journée de samedi a commencé par une série d'intenses bombardements sur le centre de l'enclave. Un correspondant d'Al Jazeera a précisé que les bombardements ont visé Nuseirat, Deir al-Balah et la rue Salah al-Din, dans le centre de Ghaza. Des bombardements d'artillerie ont également visé les camps de réfugiés d'al-Bureij et al-Maghazi, dans la même région. A Deir al-Balah, les avions d'occupation ont également visé des maisons à proximité de l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa à Deir Al-Balah.

Dans le sud de Ghaza, des bombardements israéliens ont également ciblé des maisons à l'ouest de la ville de Rafah.

Les bombardements d'hier à Deir al-Balah étaient les plus intenses, selon les comptes-rendus de différents médias, dont Al Jazeera. Le ministère de la Santé à Ghaza a déclaré que l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa était confronté à d'importantes difficultés pour faire face au nombre élevé de blessés suite à l'escalade israélienne dans le centre de l'enclave assiégée. La même source a ajouté que des dizaines de blessés gisaient au sol et que les équipes médicales tentaient de les sauver avec les moyens disponibles.

Vers la mi-journée, le bilan provisoire de ces attaques était d'au moins 150 martyrs et des dizaines de blessés, dans le centre de l'enclave, selon Al Jazeera citant le ministère de la Santé à Ghaza. Dans le bombardement de la seule région de Nuseirat, le bilan était de 55 martyrs et des dizaines de blessés, a indiqué Khalil al-Deqran, le porte-parole de l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa.

Un correspondant d'Al Jazeera a également indiqué que 6 martyrs et plusieurs blessés dans un bombardement israélien qui a visé une maison du camp de réfugiés de Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza.

La correspondante d'Al Jazeera English (AJE) Hind Khoudary a décrit des « scènes déchirantes » à l'hôpital des martyrs Al-Aqsa après les attaques israéliennes d'hier sur le centre de Ghaza.

« Ici, à l'hôpital Al-Aqsa, nous avons reçu les corps de six Palestiniens tués lors du raid des forces israéliennes dans les parties orientales du camp de réfugiés de Bureij. De plus en plus de personnes sont encore bloquées dans des zones inaccessibles aux équipes médicales. Des raids ont eu lieu à Rafah, où les forces israéliennes ont atteint l'ouest du corridor de Philadelphie, près de la plage où des milliers de Palestiniens ont été déplacés.

L'hôpital koweïtien de Rafah est également bombardé », a rapporté Hind Khoudary.

La journaliste a ajouté que des « attaques ont eu lieu contre quelques maisons du quartier de Zeitoun », dans la ville de Ghaza, et que des « drones israéliens ont visé des enfants qui jouaient dans cette zone ».

Au nord Rafah, dans le sud de Ghaza, un correspondant d'Al Jazeera a déclaré que l'artillerie israélienne a tiré des obus incendiaires provoquant des incendies dans la région d'Oreiba.

Besoin urgent de générateurs électriques pour les hôpitaux

Dans une précédente déclaration, le porte-parole de l'hôpital Al-Aqsa, Khalil al-Deqran, a affirmé, hier, que beaucoup de martyrs et de blessés « sont encore dans les rues suite à l'attaque des camps de réfugiés » à Deir al-Balah, le gouvernorat central de Ghaza.

« L'hôpital est plein de patients et il n'y a pas de place pour plus de monde », a-t-il ajouté, précisant que l'établissement « fonctionne désormais avec un seul générateur électrique », et que s'il cesse de fonctionner, « une catastrophe attend chacun d'entre nous ». Il affirme que l'hôpital a besoin d'une « intervention urgente » pour sauver l'hôpital et exhorte les Palestiniens de la région à se rendre « immédiatement » à l'hôpital pour donner du sang.

De son côté, l'organisation humanitaire Médecin sans frontières (MSF) a confirmé que l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa, le seul fonctionnel dans le centre de l'enclave, est alimenté par un seul générateur. « L'approvisionnement en oxygène ne fonctionnera pas », a déclaré à Al Jazeera, la Dr Tanya Haj-Hassan, pédiatre en soins intensifs, membre de MSF.

« Les ventilateurs ne fonctionnent pas. Le service des urgences n'a pas de fenêtres, ce qui signifie qu'il fait sombre. Les gens utilisent le flash sur leurs téléphones », a-t-elle ajouté, rappelant que l'hôpital « n'a pas de connexion Internet » ce qui empêche la communication avec ses collègues.

Le manque de générateurs et de carburant ne concerne pas uniquement l'hôpital des Martyrs d'al-Aqsa mais tous les établissements partiellement fonctionnels de l'enclave assiégée. Le ministère de la Santé à Ghaza a appelé, hier, la communauté internationale et les organisations humanitaires à « fournir des générateurs électriques aux hôpitaux de la bande de Ghaza ». « L'arrêt des générateurs signifie la mort des malades et des blessés, ainsi la fin complète des services de santé dans la bande de Ghaza », ajoute l'appel lancé par le ministère de la Santé.

UNRWA : Les familles contraintes d'utiliser « l'eau de mer sale »

L'Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) a alerté, hier, que les familles déplacées sont contraintes de recourir à « l'eau de mer sale » pour leurs besoins quotidiens en raison du manque d'accès à l'eau potable, alors que les forces israéliennes détruisent les infrastructures essentielles et maintiennent fermées les frontières de Ghaza pour une aide humanitaire vitale.

L'agence a ajouté que l'accès à l'eau potable est essentiel « pour la santé et la survie de centaines de milliers de personnes dans la bande de Ghaza ».

« La chaleur croissante et le manque d'hygiène aggravent une situation déjà désastreuse », a affirmé encore l'UNRWA dans un message publié samedi sur X, accompagné d'une vidéo montrant des enfants remplissant des jerricans avec de l'eau dans la mer sur une plage de Ghaza.

Par ailleurs, Philippe Lazzarini, le Commissaire général de l'UNRWA, a déclaré que les journalistes internationaux doivent avoir accès à la bande de Ghaza « pour soutenir le travail héroïque » des journalistes palestiniens.

Les journalistes étrangers ont besoin d'accéder au territoire palestinien « pour que des reportages indépendants, factuels et courageux puissent continuer », a ajouté Lazzarini dans un appel lancé sur les réseaux sociaux, cité par Al Jazeera, dans lequel il a déclaré qu'il était temps de mener « des enquêtes indépendantes et sur les responsabilités » à Ghaza, car « personne n'est tenu pour responsable » des massacres qui y sont commis.

« Des locaux de l'ONU sont endommagés, détruits, ciblés ou utilisés à des fins militaires presque quotidiennement » et « des convois humanitaires ont été attaqués, pillés ou interdits d'accès », a-t-il ajouté. Alors que la désinformation contre l'UNRWA continue également de « faire rage », elle «met en danger la vie de mes collègues à Ghaza et ailleurs », a ajouté Lazzarini.