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Formation paramédicale: Les diplômés des écoles privées veulent des emplois

par M.Aziza

Se sentant lésés et marginalisés, les diplômés des écoles paramédicales «privées» ont sollicité à travers l'Observatoire national des diplômés des écoles paramédicales privées, qui relève du Forum national de la jeunesse, l'intervention du président de la République. Et ce pour que les autorités compétentes prennent des mesures ou des dispositions qui placeront les paramédicaux issues des écoles privées sur le même pied d'égalité que ceux du secteur public, notamment en matière de recrutement. Ils réclament le recrutement direct après la formation, sachant que les diplômés des instituts nationaux de formation paramédicale du secteur public sont employés immédiatement à la fin de formation, tandis que les étudiants diplômés de l'école privée de formation paramédicale se trouvent malheureusement confrontés «au chômage et à un sort inconnu en matière d'emploi».

Pourtant, affirment les concernés, les écoles privées de formation paramédicale ont été créées sur la base de l'arrêté ministériel n°73-81 du 23 novembre 1998, qui comprend la loi fondamentale des écoles de formation paramédicale. Elles sont d'ailleurs agréées par le ministère de la Santé. L'école privée de formation paramédicale forme les étudiants selon les spécialités suivantes : infirmiers et auxiliaires de santé publique, aides chirurgiens-dentistes de santé publique et agents de garde d'enfants de santé publique. Les programmes de formation sont conformes aux objectifs fixés par le ministère de la Santé, et leur mise en œuvre est supervisée par un directeur des études, qui est professeur paramédical. Ils insistent sur le fait que les écoles privées de formation sont sous la tutelle permanente du ministère de la Santé, représenté par la Direction de la formation et l'Institut national de la santé.

Les membres de l'observatoire ont tenu à affirmer que les étudiants des écoles privées de formation paramédicale sont soumis à une formation théorique et à une formation pratique appliquée, au même titre que ceux du secteur public. Et ils passent les examens finaux (examens théoriques et pratiques ainsi qu'un examen écrit au niveau des instituts nationaux de formation paramédicale, le même jour avec les étudiants des instituts nationaux). Ces derniers, explique-t-on, reçoivent des certificats après l'obtention de leur diplôme et à l'issue d'une période de formation de deux ans. Un diplôme signé par le ministère de la Santé, qui permet aux étudiants de ces écoles privées de travailler également dans des établissements de santé publics et privés.

Les rédacteurs du rapport ont souligné que les instructions du ministère de la Santé stipulent que les étudiants diplômés des écoles privées de formation paramédicale sont employés en fonction de la disponibilité des postes existants, issus du processus de recrutement des diplômés des instituts nationaux de formation paramédicale ou de la disponibilité des postes vacants au niveau de la santé publique. Mais, les diplômés des écoles privées bénéficient rarement de ces postes, souligne-t-on. Et d'affirmer, en outre, que les instructions du ministère de la Santé stipulent également que les étudiants diplômés des écoles privées de formation paramédicale ont droit à un emploi au niveau des établissements de santé privés. Mais, regrettent-ils, les propriétaires de ces établissements ne sont pas soumis aux lois de l'emploi public et ils ne respectent pas ces instructions. «Ils préfèrent employer des retraités des institutions publiques de santé ou des employés qui travaillent dans le secteur public pour éviter de les assurer en matière de sécurité sociale et de payer des droits d'assurance», attestent-ils .

30.000 diplômés issus de la formation paramédicale «privée»

Les rédacteurs du rapport s'interrogent : «pourquoi le ministère de la Santé ouvre-t-il chaque année des concours d'admission à la formation paramédicale et leur attribue des milliers de postes financiers, alors qu'il sait qu'il y a plus de 30.000 diplômés issus des écoles paramédicales privées qui sont au chômage ?». Et ils se demandent aussi pourquoi le ministère de la Santé accorde-t-il des accréditations aux écoles privées pour la formation paramédicale et leur accorde annuellement des places pédagogiques et des licences pour former chaque année des milliers d'étudiants sans les employer ?

Sachant que les étudiants des écoles privées de formation paramédicale paient des sommes exorbitantes pour recevoir cette formation, ce qui contribue à alléger la charge du Trésor public. Sans parler de leur dévouement au moment de la crise. Pendant la période de pandémie de la Covid-19, et en raison de la saturation et de l'augmentation des cas de patients dans les établissements de santé publique, les responsables de ces institutions ont envoyé des appels aux diplômés des écoles privées de formation paramédicale afin de se porter volontaires. «Beaucoup d'entre eux ont répondu à l'appel afin de soutenir les patients et le personnel médical», affirment les rédacteurs du rapport. A travers cette requête, les concernés essaient de faire des propositions qui peuvent être retenues pour redonner espoirs aux jeunes formés. Ils ont proposé d'arrêter le processus d'ouverture des concours d'admission à la formation paramédicale pour une période et orienter les postes attribués pour ces concours aux diplômés des écoles paramédicales privées et les employer, au moins pour réduire le chômage dont souffre cette catégorie de diplômés. Ils demandent d'assurer l'emploi direct des étudiants diplômés des écoles privées au même titre que ceux du secteur public.