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Agression contre Ghaza: L'entité sioniste continue de massacrer les femmes et les enfants

par Mohamed Mehdi

Au 238e jour de l'agression sioniste contre Ghaza, le nombre de victimes a atteint au moins 36.284 martyrs et 82.057 blessés, a annoncé, hier, le ministère de la Santé de l'enclave. Le ministère a ajouté que les attaques sionistes des précédentes 24 heures (mercredi) ont fait 60 martyrs et 280 blessées.

Hier, vendredi, l'armée sioniste a bombardé plusieurs régions à Ghaza, a accentué ses bombardements dans les zones du nord de l'enclave d'où elle s'est retirée dans la matinée, et a continué son opération à Rafah tentant d'élargir ses positions vers l'Ouest.

Un correspondant d'Al Jazeera a rapporté, hier, qu'au moins 13 personnes, dont des femmes et des enfants, sont tombés en martyrs et d'autres ont été blessées dans un bombardement israélien qui a visé trois maisons dans les camps de réfugiés de Nuseirat et Bureij, dans le centre de la bande de Ghaza.

Dans le bombardement de Nuseirat, 3 martyrs de la famille Darwish étaient des travailleurs humanitaires. Ils ont été ciblés alors qu'ils étaient dans leur véhicule dans la rue Al-Helu. Il s'agit de Tariq, Hamza et Abderrahmane Darwish.

Selon Hani Mahmoud, correspondant d'Al Jazeera English (AJE) à Deir el-Balah, «la famille dirigeait une cuisine qui fournissait des repas gratuits aux personnes déplacées». «Ce n'est pas la première fois que cette famille, bien connue à Nuseirat, est prise pour cible», a-t-il ajouté, précisant qu'un membre survivant de la famille lui a déclaré, lorsqu'il est arrivé à l'hôpital hier matin, «qu'il y avait encore d'autres personnes sous les décombres».

Par ailleurs, toujours selon des correspondants d'Al Jazeera, on a dénombré plusieurs martyrs et des blessés dans des bombardements ciblant des zones de la ville de Ghaza, dans le nord de l'enclave assiégée.

Il s'agit de deux martyrs de la famille Al-Baïk, tués dans un bombardement perpétré par l'occupation à proximité du collège universitaire de Tal al-Hawa, au sud-ouest de la ville de Ghaza, et de deux blessés dans une attaque sioniste qui a visé un appartement résidentiel au carrefour Al-Sanafour, dans le quartier d'Al-Tuffah, à l'est de la même ville.

L'armée sioniste se retire du nord de Ghaza

Sous les coups de la résistance, l'armée sioniste s'est retirée vendredi matin de Tal al-Zaatar, du «projet» Beit Lahia, de Beit Hanoun, de Jabaliya, et de toutes les zones du nord de la bande de Ghaza. Durant les 20 jours de l'opération terrestre, l'armée de l'occupation israélienne a perdu de nombreux soldats, dont 10 tués, et d'autres blessés dont certains ont été faits prisonniers par les combattants des Brigades Ezzedine Al-Qassam.

La radio militaire israélienne a confirmé, hier, que 10 soldats ont été tués au cours de l'opération menée par la 98e division dans le camp de Jabaliya, au nord de Ghaza, sur une période de 20 jours. La même source ne donne pas le nombre de soldats blessés, et ne parle même pas de ceux qui ont été faits prisonniers.

Mais pour compenser ses pertes en soldats, en chars et en véhicules militaires, et pour se donner l'illusion d'une victoire, à près de 8 mois d'agression, l'armée sioniste accomplit ce qu'elle sait le mieux faire : bombarder les civils, en majorité des femmes et des enfants, et détruit les infrastructures (écoles, hôpitaux, routes, puits d'eau douce) et des villes entières et les habitations.

Selon le porte-parole de la Protection civile palestinienne à Ghaza, Mahmoud Basal, dans une déclaration à Al Jazeera, durant l'opération de 20 jours à Jabaliya, «l'armée d'occupation a détruit une grande partie de la ville, dont plus de 1.000 habitations». Lors de sa déclaration, l'intervenant a décrit des «quartiers entiers réduits à l'état de ruines».

Après le retrait de ses troupes du nord de Ghaza, l'armée d'occupation israélienne a procédé à de violents bombardements sur les zones évacuées.

«Après le retrait israélien dans le nord de Ghaza, des cadavres affluent à l'hôpital Kamal Adwan», a rapporté un correspondant d'AJE.

«Je me trouve devant l'hôpital Kamal Adwan, qui a reçu des dizaines de cadavres de Beit Lahiya, Tal al-Zaatar et Sheikh Zayed. Le niveau des destructions est énorme. Les forces israéliennes ont détruit toutes les infrastructures et les installations d'égouts. Les civils tentent de rejoindre leurs maisons pour trouver tout ce qui peut leur servir, et les équipes de la Protection civile tentent de récupérer d'autres cadavres, mais ils ont du mal à avancer parce que les engins de l'armée israélienne ont détruit toutes les rues et toutes les infrastructures», a ajouté le journaliste.

Par ailleurs, l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a déclaré, hier, avoir reçu des «informations horribles en provenance de Jabaliya», dans le nord de la bande de Ghaza, «faisant état d'enfants tués et blessés alors qu'ils s'abritaient dans son école durant ces dernières semaines». L'UNRWA a ajouté que des chars israéliens «ont encerclé les tentes de personnes déplacées» dans son école et les ont incendiées.

UNRWA : les maladies infectieuses se propagent et il n'y a pas de vaccins à Ghaza

L'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA) a souligné, vendredi, que les abris surpeuplés et le manque d'hygiène augmentent la propagation des maladies infectieuses dans la bande de Ghaza, dans un contexte de manque de vaccins et de médicaments.

«Les hôpitaux manquent de ressources de base à Ghaza», a déclaré, hier à AJE, Dr James Smith, un médecin urgentiste britannique qui a affirmé que le système de santé y est «complètement décimé».

« Cela signifie que nous manquons des ressources de base nécessaires pour traiter les infections avec des antibiotiques de première intention ou pour endiguer les saignements avec les pansements les plus appropriés, etc.», a-t-il déclaré à Al Jazeera. «En plus des traumatismes que nous constatons, nous recevons chaque jour des dizaines de patients présentant une jaunisse, une suspicion d'hépatite, de nombreuses personnes affamées et déshydratées présentant des infections très graves et d'autres problèmes médicaux», a-t-il ajouté.

AJE précise que Dr Smith «était initialement censé être à Ghaza pour une mission de deux semaines seulement, mais il s'y retrouve désormais bloqué». « Je dirais que je suis content de ne pas pouvoir quitter Ghaza pour le moment. Je pense qu'il est important pour nous d'être ici avec le peuple de Ghaza et le peuple de Palestine. Et il y a 2,1 millions de personnes bloquées à Ghaza», affirme encore James Smith.

Par ailleurs, le bureau des médias du gouvernement à Ghaza a déclaré vendredi que «plus de 98% des boulangeries» de l'enclave «ont cessé de fonctionner en raison du manque de gaz de cuisine» et «plus de 700 puits ont cessé de fonctionner parce que l'occupation les a pris pour cible et a empêché l'entrée de carburant dans la bande de Ghaza».

A propos du blocage des aides, un responsable égyptien a nié, hier, qu'un accord ait été conclu avec Israël pour rouvrir le poste frontière de Rafah avec la bande de Ghaza, a rapporté la télévision égyptienne.

La chaîne publique de télévision égyptienne Al-Qahera News, citant une source de «haut niveau», a déclaré vendredi : des informations de médias faisant état d'un accord égypto-israélien visant à rouvrir le point de passage de Rafah vers Ghaza, dont le côté palestinien est occupé par l'armée israélienne depuis le début de mai, sont «sans fondement». « L'Égypte insiste sur le retrait complet d'Israël du point de passage comme condition pour reprendre ses activités», a déclaré la source à la chaîne égyptienne.