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Sport et aliénation

par Abdou BENABBOU

Le décès mardi d'un jeune supporter dans un stade à Mostaganem pose une série de questions à laquelle il est impossible de trouver une réponse satisfaisante. Trouver la mort dans un besoin de vie, sinon de détente et de délassement est la face d'un sort dramatique pour se demander en quoi et pourquoi le football s'est couronné d'une déification dans le monde entier. Il n'est pourtant qu'un jeu, mais cependant brasseur de milliards pour s'être investi en industrie et porteur d'une multitude de folies humaines pour confirmer une colossale aliénation. Le curieux aura dont il s'est vêtu a des similitudes avec les anciennes arènes romaines. Le félin a pris l'apparence de l'homme pour qu'il aille s'enivrer dans les tribunes des stades à la recherche d'une contenance qu'il ne trouve pas dans les différents terrains de la société.

Le hooliganisme s'est arrogé une bonne place dans les dictionnaires, mais les sciences sociales ont de la peine à lui trouver une juste définition sinon à lui attribuer un sens évasif de la culture de la violence montante.

Des footballeurs bénéficient d'un renom et d'une célébrité qui ne sont pas accordés à tous ceux qui ont apporté des biens et des progrès fantastiques à l'humanité et qui ont par leurs découvertes et leurs inventions donné un sens au génie.

Mieux, le football plus que tout autre sport s'est transformé en arme politique et les politiques du monde entier s'en servent avec gaieté de cœur dans un marchandage opérant.

Opium du peuple dit-on. Drogue semblable à toutes les autres devenue corvéable permettant l'évasion humaine face aux incommodités de l'existence. On fait avec en baignant dans le paradoxe, parfois avec passion démesurée et violence pour imposer la présence.

Le football en particulier n'est plus le catalyseur de la concorde et de l'entente et l'essentiel de son suc est aux confrontations violentes.